Alors que les écoliers de l'académie de Lyon sont en vacances ce week-end, la circulation du virus n'a pas connu de forte augmentation ces dernières semaines. Le nombre de nouveaux cas est même légèrement à la baisse dans le Rhône et globalement dans la région ces derniers jours. Dans les hôpitaux, la pression reste forte. Mais pareil, elle n'augmente pas. Le point.
Pour l'instant, pas d'explosion de nouveaux cas à Lyon et dans la région. "Clairement, aujourd'hui, les données qu'on a nous disent qu'on est sur une espèce de ligne de crête. Une ligne très difficile à analyser pour être certain de dire : "la semaine prochaine, on est sûr que ça va partir en vrille" ou inversement "on est sûr qu'il se passera rien"", confiait mercredi à Lyon, Bruno Lina, membre du conseil scientifique. Virologue aux HCL (Hospices civils de Lyon), il est rattaché à l’hôpital de la Croix-Rousse. Il est directeur du centre national de référence des virus infectieux respiratoires à l’hôpital de la Croix-Rousse. C'est un peu le "Monsieur covid-19" à Lyon (lire son interview "Les Français m'épatent" ici).
Pas d'explosion des cas dans la région
Dans les chiffres, en effet, le Rhône et la région Rhône-Alpes sont sur une forme de plateau. Ca ne baisse pas vraiment, mais ça n'augmente pas non plus. Le nombre de cas reste élevé. Mais n'explose pas. La circulation du virus à un instant t sur un territoire se mesure grâce au taux d'incidence. C'est un indicateur clé. Les décideurs ont les yeux rivés dessus. Le taux d'incidence détermine le nombre de cas positifs sur les 7 derniers jours pour 100 000 habitants. Sur une semaine glissante. C'est un très bon moyen de mesuré le degré de circulation du virus à un instant t sur un territoire.
En détails, d'après les dernières données dont nous disposons, des données stabilisées s'arrêtant au lundi 1er février, le taux d'incidence est de 218 en moyenne dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (-6 en quatre jours). Les chiffres de Santé publique France prennent donc en compte la période du mardi 26 au lundi 1er février.
La région Auvergne-Rhône-Alpes dans la moyenne nationale
Le taux d'incidence est de 368 en PACA (-12 en quatre jours), la région où le virus circule le plus actuellement, de 219 en Bourgogne-Franche-Comté (-12 en trois jours) et de 213 en moyenne en France (+2 en quatre jours). La circulation du virus est aujourd'hui plus importante en Ile de France (taux d'incidence de 231) qu'en AURA. Si l'est de la France était beaucoup plus touché début janvier, l'écart entre l'est et l'ouest se réduit. L'ouest, désormais, est de plus en plus touché. La moyenne en Auvergne-Rhône-Alpes est à peu près la même que la moyenne française désormais.
La Drôme, l'Ardèche et l'Ain sont les trois départements de la région les plus touchés. Ainsi d'après les dernières données stabilisées au 1er février, les taux d'incidence sont ainsi :
- Drôme : 267 (-41 en 7 jours)
- Ardèche : 263 (-11 en 4 jours)
- Ain : 245 (+9 en 4 jours)
- Loire : 231 (-5 en 4 jours)
- Rhône : 227 (-6 en 4 jours)
- Isère : 218 (-5 en 7 jours)
- Puy-de-Dôme : 201 (-25 en 7 jours)
- Cantal : 195 (+5 en 7 jours)
- Haute-Loire : 192 (-67 en 6 jours)
- Haute-Savoie : 192 (idem depuis 4 jours)
- Allier : 176 (-44 en 6 jours)
- Savoie : 146 (-1 en 3 jours)
Dans les hôpitaux de la région, même phénomène. Un "plateau" est observé depuis début janvier. Autant d'entrées que de sorties depuis un mois. Environ 4 000 patients suivis pour covid-19 sont hospitalisés dans la région, dont 400 en réanimation. Voir ici le graphique mis à jour chaque jour par LyonCapitale.fr.
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