Face au coronavirus COVID-19, les Lyonnais respectent globalement bien le confinement. La ville entre dans sa troisième semaine, sans pour autant être totalement désertée. Quelques routines se sont mises en place. Reportage photo dans les rues de Lyon.
Mercredi 1er avril, les coeurs ne sont pas aux "poissons" dans les rues de Lyon. La ville entre dans sa troisième semaine de confinement et les mauvaises habitudes prises par certains au début semblent loin derrière. Les berges du Rhône comme de Saône sont désormais fermées à tous, joggeurs comme cyclistes.
Refuges incontournables pour traverser Lyon du nord au sud, les berges ne sont plus accessibles aux cyclistes. Entre Gerland et les Universités, ils se retrouvent parfois pris dans un trafic où des automobilistes roulent bien plus vite qu'à l'accoutumée. Cette hausse de la vitesse n'est pas sans conséquence sur le sentiment de sécurité pour les piétons et modes doux.
Des bateaux de croisière "fantômes", fermés et sans passagers, des berges vides. Les joggeurs sont au-dessus, courant avec leur attestation dans la main, on en remarque certaines dépasser des poches. Ils représentent la majorité des gens dehors croisés ce jour-là. D'autres passants ont des sacs de provisions, de retour des courses. Enfin, quelques familles sont sorties avec leurs enfants pour prendre le soleil. Tous restent à distance les un des autres. On remarque quelques petits écarts de joggeurs ou de cyclistes pour toujours rester à quelques mètres des autres. Tout le monde s'évite tels des oiseaux ou poissons qui se détourneraient d'un prédateur.
Si au début de la mesure, certains pouvaient enjamber les barrières pour continuer à courir au bord de l'eau, ils se font plus rares. Le bruit de skate s'est tu, reste celui des scooters des livreurs de repas à domicile dont les moteurs résonnent dans la ville.
Plusieurs affiches ont été collées sur des abris bus, des boutiques, avec toujours le même message : "Bravo les soignants !"
A la Guillotière, les policiers effectuent des contrôles, les attestations sortent des poches, les regroupements se font rares, tout le monde garde ses distances. Certains avec des masques de fortune comme une écharpe devant le nez et la bouche ou un tour du cou. Dans la rue, autour d'un passant sur cinq porte un masque, plus ou moins correctement, plus ou moins efficacement, un homme avec un FFP2 l'a mis uniquement devant sa bouche, il le remet devant son nez en glissant son pouce dessous.
Pour la première fois depuis longtemps à Lyon, il n'y a aucune bâche publicitaire place Bellecour.
S’il y a quelques semaines, il était difficile de faire une photo de Bellecour sans trottinette, désormais la place est le royaume des pigeons ! Il n'y a plus de passants ou d'activités pour les faire s'envoler.
La rue de la République a été désertée, on retrouve seulement une file d'attente à hauteur du Monoprix des Cordeliers. Si le cinéma Pathé est fermé, son coq, lui, brille de mille feux sous le soleil printanier.
Le printemps est là et la minéralité des Terreaux ressort encore plus avec les fontaines toutes éteintes. Là aussi, le bruit des livreurs à scooter se fait entendre. Une demi-douzaine attend dans un coin qu'une commande arrive, casqués, masqués et pour certains gantés. Quelques restaurants dans le quartier continuent de tourner pour proposer des livraisons de repas à domicile. Certaines boulangeries sont encore ouvertes, mais les clients pour le repas du midi se font rares.
Les services de la ville comme de la métropole continuent de s'affairer, notamment sur le nettoyage des rues ou la gestion de l'éclairage.
Avec des conducteurs qui roulent encore plus rapidement et la disparition des bouchons, la rue Edouard Herriot est devenue paradoxalement encore plus dangereuse pour les cyclistes et piétons. Sur ce secteur, il vaudra mieux rester prudent jusqu'à la fin du confinement. Certains cyclistes ont décidé de passer Rue de la République, en parallèle.
Plus personne n'est là dans les boutiques pour changer l'heure des horloges. La plupart retardent d'une heure. Elles sont restées coincées à l'heure d'hiver en attendant de passer à celle d'été.
Les buralistes qui ont des petites surfaces de vente sans grand espace de stockage n'ont pas d'autres choix que de sortir les stands de cartes postales dans la rue. Elles sont là, à attendre de jours meilleurs, confinées elles aussi faute de touristes pour les faire voyager.