Hôpital Édouard Herriot Pavillon H © Tim Douet

Coronavirus : "pas de chaîne non contrôlée de transmission à Lyon"

Suite à l'accueil de patients contaminés par le coronavirus 2019-nCov à l'hôpital de la Croix-Rousse, les Hospices civils de Lyon ont fait un point devant la presse.

"Actuellement, il n'y a pas de chaîne non contrôlée de transmission du coronavirus 2019-nCov ni à Lyon, ni aux Contamines, ni en France plus globalement." Christian Chidiac, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital de la Croix-Rousse, s'est voulu rassurant ce lundi après-midi devant la presse, réunie au siège des Hospices civils de Lyon. "Il n'y a pas eu de cas confirmé supplémentaire".

L'état de santé des deux cas confirmés, actuellement hospitalisés à la Croix-Rousse, est "parfaitement satisfaisant". Quant aux deux "cas contacts", exposés aux mêmes risques, ils sont à l'isolement dans le même hôpital et vont "très bien".

Si le nombre de tests pour déceler d'éventuels nouveaux cas est en forte augmentation - "depuis jeudi dernier, en Rhône-Alpes, en Occitanie et en Provence-Alpes-Cote d'Azur, on est sur un rythme de tests qui oscille entre 15 et 60 par jour" - en revanche le nombre de cas positifs au coronavirus 2019-nCov n'évolue pas.

Tous viennent du "cluster des Contamines", en Haute-Savoie. L'occasion pour Bruno Lina, virologue responsable du centre national de référence virus des infections respiratoires, de retracer la chronologie.

Lire : Coronavirus : des patients hospitalisés à Lyon, Saint-Etienne et Grenoble.

Aucun cas grave dans le "cluster" des Contamines

Le 24 janvier, un Britannique a été exposé au coronavirus 2019-nCov avec un Chinois en provenance de Wuhan (le foyer épidémique du coronavirus 2019-nCov), lors d'une réunion à Singapour . Le ressortissant anglais s'est envolé pour la France. Il a atterri à Genève avant de se rendre à Saint-Gervais. C'est dans un chalet, aux Contamines-Motnjoie, pendant le repas, qu'il commencé à présenter les symptômes du coronavirus 2019-nCov. "Le fait que le patient a été diagnostiqué tardivement en Angleterre nous a conduit a mener une enquête épidémiologique rétrospective. Les patients qui sont inclus dans ce que l'on appelle un "cluster" ont été infectées à la fin du mois de janvier. Les données affinées sur les délais d'incubation nous ont permis de voir qu'on est entre 2 et 11,8 jours en moyenne, sachant qu'on ajoute systématiquement deux jours pour se donner une possibilité de récupérer un cas qui serait sur une incubation longue."

Les six personnes de ce "cluster" sont actuellement sous surveillance, dispatchées entre Lyon, Grenoble et Saint-Etienne.

Selon le virologue, aucune des personnes de ce cluster des Contamines ne présente de forme grave de la maladie. Confirmation d'Yves Gillet, chef de service adjoint du service d'urgences et de réanimation pédiatriques de l'hôpital femme Mère Enfant de Bron : "à ma connaissance, l'enfant infecté issu du cluster des Contamines et hospitalisé à Grenoble, est très très peu symptomatique, comme c'est le cas des autres personnes de ce même cluster."

Les enfants seraient moins susceptibles d'être infectés

Cet enfant, âgé de 9 ans, Anglais résidant dans la petite commune haute-savoyarde, a été en contact avec des camarades de trois écoles : une de Saint-Gervais, où il a suivi de manière épisodique des cours de Français, une autre à Thonon-les-Bains pour d'autres activités et la sienne, habituelle, aux Contamines. Tous les enfants ont été dépistés ou sont en passe de l'être ce lundi après-midi. Les premiers résultats ont fait état d'aucun cas positif. Les autres résultats seront connus dans la journée de mardi.

Pour l'heure, les scientifiques et les médecins n'ont que très peu de données spécifiquement pédiatriques issus de Chine. "Ce qui se dit, mais c'est très très partiel, c'est qu'il y a relativement peu de cas pédiatriques et que ces cas pédiatriques semblent, j'insiste bien, semblent moins graves que les cas adultes." En d'autres termes, un enfant aurait plus de chances de ne pas être infecté par le coronavirus 2019-nCov. "Il faut être très prudent car on ne sait pas grand chose".

Coupe du monde de ski alpin aux Houches : "on a eu de la chance"

Quant à la coupe du monde de ski alpin qui se déroulait le week-end dernier aux Houches, à deux kilomètres des Contamines, les infectiologues et virologues français ont eu "un questionnement". "Mais il a été assez vite été écarté car les patients à risque étaient déjà isolés à Lyon, Grenoble et Saint-Etienne, poursuit Yves Gillet, chef de service adjoint du service d'urgences et de réanimation pédiatriques de l'hôpital femme Mère Enfant de Bron. On a eu la chance d'avoir un décalage de 48 heures entre les deux événements qui a permis qu'ils ne se chevauchent pas." 40 000 personnes ont assisté à cette manche de la coupe du monde de ski.

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