Quelle est l'évolution de l'épidémie à Lyon et dans la région ce lundi ? Ca s'améliore, car le nombre de testés positifs a clairement baissé dans la région ces derniers jours. Mais cette baisse ne se répercute pas encore dans les hôpitaux de la région, où la situation reste sous grande tension. Les prochains jours vont être décisifs. Décryptage.
"Frémissement", "le virus commence à moins circuler", quelle est réellement la situation à Lyon et en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Au jour le jour depuis début mars, depuis le début de l'épidémie, Lyon Capitale vous propose des bilans quotidiens sur la situation à Lyon et dans la région. Des bilans chiffrés, des graphiques, pour suivre au plus près l'évolution de l'épidémie à l'instant t sur le territoire. Alors, où en est-on ce lundi 16 novembre ?
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Pourquoi ça s'améliore
Notre région est la plus touchée par cette 2e vague de l'épidémie en France. Elle reste très touchée. C'est la région de France où le virus circule le plus depuis fin octobre. Cela reste le cas ce 16 novembre. Et largement. Mais deux semaines après le début du reconfinement, des signes positifs apparaissent toutefois. Enfin.
Le taux d'incidence baisse, enfin. Le taux d'incidence, c'est un indicateur clé pour déterminer la circulation à un instant t sur un territoire. Il détermine le nombre de personnes positives pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours.
Dans le Rhône, ce fameux taux d'incidence, après s'être stabilisé à un niveau très haut pendant 10 jours entre le 27 octobre et le 6 novembre, en gros autour de 900, baisse enfin. Et assez sensiblement. Il est de 493 d'après les dernières remontées. Le point dans un graphique.
Dans les autres départements de la région, on note aussi une baisse assez sensible dans la Loire, avec un passage d'un "plateau haut" de 1200 à 672 désormais.
Dans la région, baisse assez semblable que dans le Rhône avec un maxi à 924 et un taux d'incidence à 530 désormais. On le voit dans le graphique à quel point le Rhône et la région Auvergne-Rhône-Alpes sont beaucoup plus touchés que la moyenne nationale. En France, aussi, ça a beaucoup baissé ces derniers jours.
Auvergne-Rhône-Alpes, toujours la plus touchée de France
Avec un taux d'incidence de 530, la région Auvergne-Rhône-Alpes reste la plus touchée. C'est donc ici que le virus continue de circuler le plus. A titre de comparaison, ce taux d'incidence est de 307 en PACA, de 331 dans les Hauts-de-France, de 406 en Bourgogne-Franche-Conté et "seulement" de 232 en Ile-de-France et 199 en Nouvelle-Aquitaine. La moyenne est tombée à 282 en France.
Les 5 départements de France avec le plus haut taux d'incidence ce lundi matin sont tous dans la région : la Haute-Savoie, la Savoie, la Loire, la Haute-Loire et l'Isère.
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Pourquoi ça reste très tendu dans la région
Ca s'améliore oui. Mais la situation reste très préoccupante dans les hôpitaux de la région, où la tension n'a jamais été aussi forte, notamment en réanimation. Pourquoi ? Il faut le rappeler. Les signes d'amélioration dans les hôpitaux ne se ressentent qu'une semaine, dix jours après la baisse des tests positifs. En effet, un patient testé positif par exemple le 1er novembre peut développer une forme qui nécessite une hospitalisation environ 10 jours plus tard. Il y a donc toujours un décalage entre test positif et hospitalisation.
Actuellement, dans les hôpitaux, on observe un ralentissement dans l'augmentation, voir un "plateau haut". Mais pas encore une baisse. Il est important de noter qu'il n'y a, pour le moment, aucune baisse dans les hôpitaux de la région. Comme le montre parfaitement notre graphique tenu au jour le jour depuis le début de l'épidémie.
Plus de 7 000 patients sont toujours hospitalisés dans les hôpitaux de la région ce lundi matin, le 16 novembre. Contre 6 580 lundi dernier.
Grosse tension encore en réanimation
En réanimation, 858 patients covid sont en réanimation ce lundi matin. C'est un triste "record". Pour rappel, en temps normal, il y a 559 lits de réanimation dans la région pour toutes les pathologies. 1200 lits de réanimation ont été "armés" dans la région actuellement, pour accueillir tous les patients covid et non covid qui ont besoin de soins de réanimation. Toutes les opérations non urgentes ont été déprogrammées, de nombreux services ont dû totalement se réorganiser.
De plus, cette tension pourrait être encore plus importante sans les transferts de patients de Lyon, de Saint-Etienne, vers d'autres régions moins touchées. Environ 15 patients sont transférés de la région vers d'autres régions tous les jours depuis le lundi 9 novembre. Et le seront encore toute cette semaine. Clairement, ces déprogrammations massives et ces transferts de patients évitent pour le moment la saturation.
Mardi dernier, dans une interview accordée à LyonCapitale.fr, le directeur général des hôpitaux lyonnais, les HCL (Hospices Civils de Lyon, Raymond Le Moign, déclarait : "A partir du 15 novembre, on devrait voir de façon très visible les effets du confinement. Il faut que le plateau soit déjà visible à compter du 15 novembre" (lire son interview complète ici). Le 15 novembre, on y est et on semble en effet observer une sorte de "plateau haut" dans les hospitalisations et dans les réanimations.
Une baisse dans les hôpitaux à partir du 21-22 novembre ?
"On sait que pendant 15 jours encore (depuis mardi dernier), un très grand nombre de patients vont devoir être hospitalisés à Lyon. La question, c'est encore combien de temps le solde entre le nombre de nouveaux patients entrants et le nombre de patients qui sortent (ou qui malheureusement décèdent) sera positif ? Il est de +55 aujourd'hui dans le Lyonnais. De +8 en réanimation. A quel moment on va arriver à un plateau ? Tout en sachant qu'on sait que le plateau sera très élevé", ajoutait le directeur des HCL.
A Lyon, la semaine qui s'annonce est cruciale. Encore de nombreux patients vont arriver dans les hôpitaux, c'est inéluctable vu le nombre de cas positifs il y a 10-15 jours. Le "plateau haut" devrait se poursuivre cette semaine, sans hausse et sans baisse. "Après, vu les chiffres des testés positifs, ça devrait enfin commencer à baisser dans les hôpitaux de Lyon et de la région à partir du week-end qui arrive, le 21-22 novembre", analyse un médecin de l'hôpital de la Croix-Rousse. Mais quoi qu'il en soit, on reste à un niveau très élevé de malades". Oui, car même en baisse, le taux d'incidence reste (beaucoup) trop élevé dans la région. Si la situation s'améliore assez sensiblement dans d'autres régions, en Auvergne-Rhône-Alpes, la situation reste très tendue.
Lire aussi : Coronavirus : à Lyon, la stratégie des hôpitaux pour éviter saturation et "médecine de catastrophe"
Comme toutes les épidémies : grippes, gastro, il y a un pic puis ça s'arrete.
Jamais eu besoin de confinement. Mais le gouvernement va dire que c'est grace à lui
La question n'est pas "y aura-t-il une redescente des courbes" mais "est-ce que la société qui est économiquement incapable d'avoir assez de soignants et de matériel pour tenir le choc au plus fort s'il n'y a pas de confinement, doit laisser des gens mourir avec sélection de ceux qui seront soignés ?"
et ça, la réalité bien en face... ça remet les perspectives en place 🙂
Cela va repartir après Noël, car ils vont tout réouvrir comme des gros benêts.