Lyon et la région Auvergne-Rhône-Alpes ont été très touchées par la 2e vague de l'épidémie de coronavirus au mois de novembre. Qu'en est-il aujourd'hui, juste après Noël ? Le point avec les différents indicateurs de l'épidémie.
La région Auvergne-Rhône-Alpes a été la région la plus touchée de France par l'épidémie de coronavirus lors de la 2e vague, notamment fin octobre-début novembre. Avec une très forte surmortalité dans la région lors de cette période (lire ici).
Qu'en est-il aujourd'hui ? Ce 28 décembre ? Quelques jours après Noël... Y-a-t-il vraiment une nouvelle flambée des cas ? Décryptage.
Quelle est la situation dans les hôpitaux ?
Plus de 4200 personnes sont hospitalisées, actuellement, dans la région des suites du covid-19. Un chiffre relativement stable depuis quelques jours. A titre de comparaison, 7 200 patients étaient hospitalisés des suites du covid-19 au pic de la 2e vague, le 16 novembre... et "seulement" 3 055 au pic de la 1ère vague, le 6 avril.
En réanimation, il y a encore 430 patients en "réa" des suites du covid-19 dans la région. Là-aussi, les chiffres sont stables depuis quelques jours. "A la date du 22 décembre, le taux d’occupation des lits de réanimation est de 82 % dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec une part quasi égale de patients pris en charge pour covid et pour d’autres pathologies. À noter qu’à cette date, le nombre de lits de réanimation ouverts est de 843, alors que la capacité initiale de lits de réanimation dans la région est en temps normal (capacité avant la crise de la Covid) de 559 lits", nous précisait mardi dernier l'Agence régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes.
Une sorte de plateau "haut" s'est installée dans les hôpitaux de la région. Aujourd'hui, dans la région, environ 830 lits de réanimation sont "ouverts" au lieu de 559 grâce à la réorganisation de nombreux services et à la déprogrammation d'opérations non urgentes. Dans la région, au pic de la 2e vague, jusqu'à 1200 lits de réanimation ont été ouverts mi-novembre pour une capacité maximale, avec la réorganisation de tous les services et la déprogrammation de toutes les opérations non urgentes, de 1250 lits. C'est pour ça, début novembre, que de nombreux patients ont été transférés de Lyon, de Saint-Etienne, de Roanne vers d'autres régions, moins touchées. Tout simplement pour éviter la saturation et de choisir entre les malades à Lyon et dans la région.
Depuis fin novembre, la tension est quelque peu retombée. Mais elle reste forte. A Lyon, dans les HCL (Hospices civils de Lyon), 91 % des lits de réanimation sont toujours occupés (lire ici) et 50 % des opérations non urgentes sont toujours déprogrammées tout au long du mois de décembre.
Y-a-t-il beaucoup plus de nouveaux cas à Lyon ?
Le taux d'incidence est un indicateur clé. Il permet de mesure le degré de circulation du virus à un instant t sur un territoire. Il détermine le nombre de cas de personnes testées positives sur les 7 derniers jours sur un territoire de 100 000 habitants.
Dans le Rhône, d'après les dernières données, le taux d'incidence est de 220. Ce taux, autour de 900 au pic de l'épidémie dans le département pendant 15 jours début novembre, était retombé à 160 début décembre. Depuis, il remonte petit à petit. Moins vite qu'au mois d'octobre lors de la reprise épidémique mais il remonte quand même. Comme le montre ce graphique. On ne peut pas dire, encore, qu'il y a une flambée de nouveau cas dans la région, surtout que les tests ont été plus nombreux lors de la dernière semaine, celle avant Noël.
Comment l'interpréter ? Le virus circule toujours, beaucoup, et une reprise épidémique est possible à tout moment. Ce n'est pas encore le cas. Le nombre de cas n'a pas encore explosé à Lyon mais la menace est réelle. On va être très vite fixés avec les remontées après Noël... lorsque les chiffres seront consolidés. Il faut analyser les chiffres sur plusieurs jours car le nombre de tests peut varier en masse en fonction des jours fériés, des week-ends.
Pour l'instant, la circulation du virus est plus active dans d'autres régions de l'Est de la France, comme le Grand-Est (taux d'incidence de 240 dont certains départements à plus de 300), Bourgogne-Franche-Comté (incidence à 250 dont Jura et Doubs à 300) ou encore le département des Alpes-Maritimes (incidence à 340), notamment à Nice. La région Auvergne-Rhône-Alpes est touchée (incidence à 220), mais un peu moins. L'eau bout dans la région. Mais elle n'a pas encore débordé de la casserole... Les premiers effets de Noël vont être connus dans la semaine... On va vite savoir.