Comme dans le reste du pays, à Lyon, la coupe du monde au Qatar divise la population et même les fans de football.
Circulez, on n’a rien à dire. Sollicitées, les agences de voyage spécialisées dans les événements sportifs de la place lyonnaise se sont toutes murées dans le silence. Il s’agissait d’en savoir plus sur la logistique mise en place pour acheminer les fans de football de la région au Qatar, lieu de la coupe du monde 2022. Mais les appels massifs au boycott en raison des atteintes aux droits humains et conditions climatiques ont incité les professionnels du secteur à faire profil bas. “C’est compliqué pour nous de communiquer, confie sous anonymat un salarié de l’une d’entre elles. Ce n’est pas bon pour notre image d’être associés à un événement qui divise l’opinion publique.” Un autre de ses collègues va plus loin : “J’ai du mal à me positionner. J’ai vendu des prestations pour le Qatar, et sur le coup, cela ne m’a pas perturbé. Mais depuis que j’ai vu un reportage à propos des conditions des travailleurs sur place, je culpabilise un peu.” Une prise de position tardive puisque lors de l’attribution de ce mondial, personne ne s’en offusquait. Pour Julie Nublat-Faure, adjointe aux sports de la Ville de Lyon, qui ne diffusera pas les matches sur écran géant, mieux vaut tard que jamais. “Quand on n’est pas fier d’un événement de A à Z, il ne faut pas le porter. C’est très important. Quand on crée de tels événements qui sont des moments collectifs, des joies intenses, conviviaux, qui portent des valeurs sportives qui sont celles du bien-être et du sport santé, ils se doivent d’être irréprochables, assure-t-elle. À l’époque du choix [en 2010, NdlR], il y a sûrement eu ces jeux d’hypocrisie mais, je le répète, quand on soutient une telle manifestation, on doit le faire avec fierté de A à Z et, pour le coup, avec ce mondial au Qatar, ce n’est pas du tout le cas.”Il vous reste 68 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.