Perçus comme les contaminateurs de cette seconde vague, les étudiants en sont aussi des victimes collatérales. La perte de leurs petits boulots les plonge un peu plus dans la précarité. Le confinement les installe aussi dans un isolement qui rompt avec les codes de la vie étudiante habituelle.
C’est une phrase pleine d’ironie amère qui revient souvent dans la bouche des étudiants en cette période de confinement : “On était censé passé les meilleures années de notre vie.” L’épidémie de Covid-19 a significativement remodelé leur existence. Les cours se font à distance et l’acronyme BDE (bureau des étudiants qui s’apparente davantage à un bureau de fêtes) semble appartenir à la préhistoire estudiantine. Avec les retraités, les étudiants sont les plus concernés par ce deuxième confinement, qui laissait pourtant plus d’échappatoires que le premier. Néanmoins, ces deux catégories de la population n’ont, en toute bonne foi, pas beaucoup de raisons de cocher les cases de leur attestation de déplacement. “Quand je regarde par la fenêtre, je vois plein de gens dehors. J’ai l’impression qu’il n’y a que nous qui sommes confinés”, désespère Timothée étudiant en Staps. Un sentiment qui va être renforcé par un déconfinement qui ne les concernera pas avant le 20 janvier 2021. “Les études, c’est une période où l’on est censé rencontrer du monde et sortir. Toutes ces choses ne sont plus possibles. On passe nos journées à suivre des cours en ligne sur un écran d’ordinateur. On vit dans notre environnement de travail : notre chambre étudiante. C’est difficile de se changer les idées”, peste Manon, étudiante en troisième année de médecine.Il vous reste 79 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.