En une dizaine de jours, les contaminations à mettre au compte du Covid-19 ont connu une forte croissance dans le département du Rhône. Ce mardi 30 novembre, le préfet Pascal Mailhos et le directeur général de l’Agence régionale de santé ont annoncé un renforcement de la vaccination et de la 3e dose, plutôt que des mesures sanitaires plus restrictives.
On le sait depuis maintenant plusieurs semaines la 5e vague du Covid-19 se propage rapidement sur le territoire national et plus significativement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Rhône. "Les taux d’incidence [un indicateur qui permet de mesurer la circulation du virus à un instant T sur un territoire, NDLR] ont presque doublé en l’espace d’une dizaine de jours sur l’ensemble des départements [de la région, NDLR]", soulignait ce mardi 30 novembre le Dr Jean-Yves Grall, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS).
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Selon les chiffres arrêtés au 26 novembre, le taux d’incidence était ainsi de 421 dans le Rhône, contre 210 au 18 novembre. Toutefois, lors d’une conférence de presse organisée ce mardi matin dans une pharmacie de Villeurbanne, le directeur de l’ARS a insisté sur le fait "qu’à l’heure actuelle il n’y a pas de saturation du système hospitalier sur la région", et si une "augmentation des hospitalisations, [notamment] en réanimation" est bien observée "ça n’a rien à voir avec ce que l’on a connu l’année dernière".
Une 3e dose pour éviter la saturation des hôpitaux
Pour une raison bien simple, la forte couverture vaccinale de la population, notamment dans le Rhône où 96% des plus de douze ans étaient complètement vaccinés au 28 novembre. "Il y a beaucoup moins de contaminés chez les personnes vaccinées, mais celles-ci existent quand même, c’est prouvé. En revanche, le vaccin permet d’éviter les formes graves et donc la surcharge des établissements de santé et des hôpitaux en réanimation comme on a pu le connaître l’année dernière", relève Jean-Yves Grall.
Néanmoins, "au bout de 5 à 6 mois après la vaccination initiale l’immunité s’affadit" et la dose de rappel que le gouvernement a décidé de généraliser aux plus de douze ans est donc là pour "booster les défenses immunitaires", explique-t-il. Pour éviter un éventuel afflux de patient dans les services hospitaliers en raison d’une baisse d’immunité, les services de l’État et de l’ARS dans le Rhône veulent donc "aller assez vite" sur la campagne de rappel.
"Il y a des doses pour tout le monde”
Depuis les annonces du gouvernement la semaine dernière, le site Doctolib, qui permet de réserver un créneau de vaccination, est fréquemment saturé et trouver un rendez-vous pour les prochaines semaines se révèle déjà très compliqué. Pourtant, selon le directeur de l’ARS "il n’y a pas lieu de s’inquiéter parce qu’on n’a pas de rendez-vous demain. Nous avons une ouverture programmée et progressive des rendez-vous sur les pharmacies, chez les médecins et aussi dans les centres de vaccination et tout ceci monte en puissance. Si bien que nous pourrons vacciner toutes les personnes éligibles dans les délais requis. Il y a des doses pour tout le monde.”
"Il n’y a pas lieu de s’inquiéter parce qu’on n’a pas de rendez-vous demain. Nous avons une ouverture programmée et progressive des rendez-vous", Jean-Yves Grall directeur de l'ARS
Ce que nous confirme en substance Olivier Anrés, un pharmacien de la Grande Pharmacie de Cusset, où sont vaccinées en moyenne une centaine de personnes par jour. "On ouvre des créneaux au fur et à mesure [sur Doctolib, NDLR] donc on demande à ce que les gens regardent en permanence. Parfois, des personnes prennent plusieurs rendez-vous dans différents lieux donc des créneaux se libèrent une fois qu'elles ont reçu leur injection". Dans cette pharmacie, plus d’une dizaine de personnes sont habilitées à vacciner et près de 60 heures de vaccination sont effectuées chaque semaine par le personnel. Un nombre qui ne devrait pas diminuer tout de suite alors que depuis samedi, et la généralisation de la dose de rappel, Olivier Anrés estime avoir "administré une 3e dose sur deux".
29 centres de vaccinations dans le Rhône
Actuellement, le Rhône dispose de 29 centres de vaccination et de cinq équipes mobiles. Globalement, le maillage était resté assez important ces derniers mois sur le département, mais certains centres avaient tout de même étaient fermés, pour retrouver leur activité initiale. Ils ont donc dû "être réarmés", à l’instar du Groupama Stadium qui accueillera plusieurs opérations de vaccination éphémères jusqu’au 20 décembre, et "de plus en plus de créneaux vont être ouverts en ville".
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À noter qu’à ce stade, des mesures sanitaires plus restrictives ne sont pas à prévoir dans le département. Interrogé sur le sujet, Pascal Mailhos, le préfet du Rhône, a expliqué avoir "concerté hier [lundi 29 novembre, NDLR] l’ensemble des élus, dont le maire de Lyon, de Villeurbanne, les présidents du conseil régional, départemental et de l’association des maires et nous avons convenu qu’il n’y avait pas lieu à ce stade de prendre des mesures complémentaires à celles que j’avais déjà prises". D'après lui, pour lutter contre l'épidémie, il faut à la fois "allier la vaccination, les gestes barrières, qui ont été trop oubliées ces dernières semaines, et le contrôle du pass sanitaire".
"Nous avons convenu qu’il n’y avait pas lieu à ce stade de prendre des mesures complémentaires à elles que j’avais déjà prises", Pascal Mailhos, le préfet du Rhône
Pas de nouvelles mesures donc, mais l’officialisation du port du masque pour les sites de la Fête des Lumières du 8 au 11 décembre, et la nécessité de présenter un pass sanitaire valide et de porter son masque pour accéder aux marchés de Noël du département.
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