La file d’attente devant la Grande Pharmacie de Saxe – Photo : Grégoire Gindre

Covid-19 : avant Noël, les Lyonnais se ruent dans les pharmacies pour se faire tester, reportage à Lyon

À l'approche des fêtes, le spectre du virus et du variant Omicron refont surface à Lyon. Avant Noël, les Lyonnais se ruent dans les pharmacies pour se faire tester. C'est le grand rush. Reportage.

La cinquième vague du virus apparaît - peut-être - au pire des moments à Lyon et partout en France. À seulement quelques jours des fêtes de Noël, le taux d'incidence est de 729 dans le Rhône (les données prennent en compte la période entre le dimanche 12 décembre et le samedi 18 décembre). Après une forte hausse fin novembre, le nombre de nouveaux cas s'était stabilisé pendant une semaine. Désormais, il repart à la hausse, avec l'arrivée du variant Omicron. Et il va continuer à augmenter ces prochains jours.

Conséquence de cette augmentation : les Lyonnais se font tester massivement avant d'aller rejoindre leur famille pour Noël, comme le recommandait le gouvernement il y a quelques jours.

Lire aussi : Covid-19 : face à la vague Omicron, vive inquiétude en France, le point ce mercredi à Lyon avant Noël

La pression de la demande

À la Grande Pharmacie de Lyon Saxe dans le 6e arrondissement, cette pression de l'augmentation des dépistages covid-19 est déjà ressentie depuis quelques semaines. "Depuis début décembre, on est sur une demande exponentielle de tests. C'est assez impressionnant" admet Sofiane, l'un des vingt pharmaciens de l'établissement. La tente installée devant la pharmacie rouge semble effectivement tourner à plein régime. Plus encore, une file d'attente de personnes venus se faire tester affronte le froid glacial lyonnais. "C'est le prix pour passer des fêtes de fin d'années sereines", estime une pharmacienne qui admet que "en ce moment, c'est le rush".

La file d'attente devant la Grande Pharmacie de Saxe pour se faire tester - Photo : Grégoire Gindre

À l'extérieur, sous la grisaille matinale, Sarah [prénom modifié] fait partie des personnes qui affrontent les températures négatives en faisant la queue devant la tente de tests antigéniques. "Je suis là pour obtenir mon pass sanitaire car je ne suis pas vaccinée et je dois sortir ce soir", explique celle qui assure ne pas en faire toutes les 24 heures.

Dans la pharmacie située avenue de Saxe, la réalité du terrain se confirme par les chiffres : en quelques semaines, l'établissement est passé de 40 tests par jour à 200 tests sur une journée. En cause : les fêtes de Noël conjuguées à l'arrivée du variant Omicron en France.

Rupture d'autotests dans certaines pharmacies

Plus loin, dans une pharmacie du cours Lafayette, Albert, gérant de l'établissement partage le même constat que ses collègues. "En ce moment, j'utilise trois boites de 25 tests antigéniques par jour. C'est énorme pour une structure comme la mienne" concède-t-il. Par ailleurs, Albert fait face à une rupture des stocks d'autotests depuis début décembre. "Je ne sais pas trop comment cela est géré au-dessus mais on a un réel problème d'approvisionnement. Ce matin, j'ai reçu 10 autotests vendus à l'unité. En moins de 15 minutes tout était parti". Vendu au prix de 5,20 euros l'unité, l'autotest est depuis la mi-novembre une preuve valable sur le pass sanitaire "s'il est effectué devant un pharmacien et non à la maison", détaille le professionnel de santé.

Photo : Grégoire Gindre

Et au-delà du pass sanitaire, Albert a eu vent de témoignage où "les gens achètent plusieurs autotests d'un seul coup, pour en donner à toute la famille avant un repas". Au même moment, une cliente fait irruption dans la pharmacie "pour savoir s'il y a encore des tests à faire soi-même en vente". Mauvaise pioche pour la jeune femme d'une trentaine d'année. "Il y a une demande tellement plus importante que l'offre. Les gens sont globalement responsables face à ce virus, contrairement à ce que l'on peut entendre à la télé", insiste le pharmacien. "Même vaccinés, ils viennent souvent se faire tester", conclut le gérant. 

Il faut finalement attendre la troisième pharmacie visitée pour (enfin) trouver des autotests. "Nous avons 4 000 autotests en stock, mais notre offre va dépendre de la demande" sourit Willy, pharmacien à la Grande Pharmacie Lyonnaise de la rue de la République (2e arrondissement de Lyon). L'établissement a dû s'adapter à la forte demande de dépistages de ces derniers temps. Au rez-de-chaussée, sont désormais entreposés les produits cosmétiques et pharmaceutiques en tout genre. C'est seulement en suivant le parcours fléché que l'on arrive au deuxième étage, réservé aux dépistages. Ici, "des pharmaciens et des étudiants en santé testent des gens en masse", explique Willy, employé comme orthesiste-orthopédiste dans la pharmacie. 

Devanture de la Grande Pharmacie Lyonnaise de la rue de la République - Photo : Grégoire Gindre

Côté chiffre, la pharmacie est passée de "70 tests en octobre pendant des petites journées" à "250 en moyenne par jour depuis début décembre". Le nombre de tests effectué dans cet établissement a plus que triplé en trois mois. Le taux d'incidence de son côté a largement explosé en passant de 52 mi-octobre à 729 actuellement dans le Rhône. 

Le dépistage avant Noël, mais pas que...

Tous les arguments sont donc bons pour se faire dépister. "Je pars en voyage... c'est pas vraiment en rapport avec Noël mais ils me demandaient un test avant de prendre l'avion", raconte une jeune femme à un pharmacien.

Dans la salle d'attente, un homme attend sa femme. "Elle est cas contact donc je l'accompagne se faire tester". En revanche, ce dernier ne se fera pas tester avant Noël. "Ma conjointe et moi sommes doublement vaccinés et nous évitons les grands rassemblements, donc on s'évitera ça", justifie-t-il. Un dernier témoignage admet finalement venir "me [se] faire tester car je vais [il va] voir mes parents à Noël et je [il] préfère ne prendre aucun risque", admet Valérie, qui dit "écouter les recommandations du gouvernement".  Encore cette année, Noël en famille se fera sous menace sanitaire. 

Pharmacie Cours Lafayette - Photo : Grégoire Gindre

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