Dans une étude observationnelle, le Centre Léon-Bérard de Lyon, spécialisé dans la lutte contre le cancer, estime que les malades du cancer touchés par le Covid-19 ont "un risque de mortalité plus important et plus précoce".
Spécialisé dans la lutte contre le cancer, le Centre Léon-Bérard, installé dans le 8e arrondissement de Lyon, a récemment mené une étude afin de déterminer si les malades du cancer présentaient un risque de décès accru au Covid-19. "En pleine période de crise sanitaire, il était urgent de comprendre les effets de ce nouveau virus sur les patients atteints de cancer pour les protéger et pouvoir notamment maintenir les traitements contre le cancer chez ces patients fragiles", explique dans un communiqué le docteur Souad Assaad, la coordinatrice de l’étude.
Au total, 1 162 patients atteints d’un cancer et présentant des symptômes évocateurs du Covid-19 ont participé à ces recherches, entre le 1er mars et le 21 mai 2020. L’étude précise que parmi les sujets étudiés, 36,6% se sont révélés être positifs au Covid-19 et 63,4% étaient négatifs.
Plusieurs facteurs aggravants identifiés
Le centre de recherche lyonnais relève que "les patients atteints de cancer sont plus fragiles lorsqu’ils sont touchés par la Covid-19 car ils présentent un risque de mortalité plus important et plus précoce. En effet, 27,8% des patients testés positifs sont décédés dans les 28 jours suivant le diagnostic de la Covid-19, contre 16,3% des patients testés négatifs". De plus "près de 97% des patients Covid+ ont dû être hospitalisés dans le cadre de cette maladie", précisent les chercheurs.
"Les patients souffrant d’un cancer et présentant des symptômes de la maladie Covid-19, qu’ils soient positifs ou non au test doivent être surveillés attentivement."
Jean-Yves Blay directeur général du Centre Léon-Bérard
Ces derniers ont également identifié plusieurs facteurs, qui, associés au Covid-19, présentent un risque de mortalité plus élevé pour les malades atteint d’un cancer : "Le sexe masculin, le statut métastatique, la lymphopénie (déficit de lymphocytes ou déficit immunitaire), les antécédents de maladie inflammatoire ou auto-immune nécessitant des traitements immunosuppresseurs".
En conclusion, le directeur général du Centre Léon-Bérard, le professeur Jean-Yves Blay, estime que "l’étude ONCOVID-19 a donc mis en exergue le fait que les patients souffrant d’un cancer et présentant des symptômes de la maladie Covid-19, qu’ils soient positifs ou non au test doivent être surveillés attentivement".