Dans un contexte national et local particulièrement tendu en raison du manque de personnel dans les établissements qui accueillent les tout petits, la Ville de Lyon affirme son engagement pour la jeunesse et ambitionne toujours d’ouvrir 500 nouveaux berceaux d’ici la fin du mandat.
Entre manque de personnel et conditions de travail parfois pas au niveau, le secteur de la petite enfance traverse une crise difficile, mise en lumière par le drame survenu au mois de juin dans une crèche privée du 3e arrondissement de Lyon. Une enfant de 11 mois pris en charge par la micro-créche People & Baby avait été empoisonnée par une employée.
Au-delà de ce drame très particulier de par son histoire, les manques d'effectifs et le turn-over permanent des équipes sont une réalité dans de nombreux établissements. Les crèches municipales n’y échappent pas, "il n'y a pas assez de diplômés qui sortent des écoles de formation d'éducateurs de jeunes enfants" nous confiait ainsi au début de l’été Steven Vasselin, adjoint du maire de Lyon chargé de la petite enfance.
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Revaloriser la profession
De 52 à la rentrée de 2021, le nombre de crèches gérées par la municipalité est passé à 50, néanmoins grâce à l’apport des 106 crèches associatives, la mairie arrive tout de même à proposer 4 777 places. Un nombre qui est cependant loin d’être suffisant pour répondre aux besoins de la ville, à qui il faudrait environ 4 000 places en plus d’après Le Monde. D’ici 2026 la municipalité ambitionne donc d’ouvrir 500 berceaux de plus grâce à l’ouverture d’au moins huit nouvelles structures dans les 2e, 3e, 4e, 6e, 7e, 8e et 9e arrondissements de Lyon. Ces projets ont déjà été inscrits au plan pluriannuel d’investissement pour un montant de près de 20 millions d’euros, grâce au soutien financier de la Caisse d’allocations familiales du Rhône. Ils doivent permettre à terme "à tous les petits lyonnais de pouvoir bénéficier d’au moins une journée d’accueil par semaine en structure collective".
"Permettre à tous les petits lyonnais de pouvoir bénéficier d’au moins une journée d’accueil par semaine en structure collective", la Ville de Lyon
Afin de pourvoir les postes vacants, qui étaient encore de près de 200 au mois d’avril et d’une cinquantaine à quelques jours de la rentrée, la mairie a largement revu la rémunération de ses agents. Finalement à l'heure de la rentrée il restait un peu moins d'une vingtaine de postes à pourvoir. Depuis le début d’année, les salaires des équipes municipales ont été augmentés de "80 à 200 euros bruts mensuels en moyenne", fait valoir la Ville. Pour les auxiliaires de puériculture, cela représente par exemple 90 euros, quand pour les éducateurs de jeunes enfants la revalorisation est plutôt de l’ordre de 150 à 200 euros bruts par mois. Ce qui a ainsi fait passer les salaires minimums, selon la fonction, à 1 900 et 2 260 euros bruts.
Une première crèche de plein air en 2023
Afin de redonner du sens au métier et pour améliorer la santé des enfants, la mairie travaille également à la création de crèches de plein air. La première doit être livrée en 2023 au sein du parc de la mairie du 5e arrondissement, suivra ensuite la même année celle de l’esplanade Nelson Mandela (Lyon 3e), puis en 2024 celle de l’Ancienne clinique Tarieux à Montchat (Lyon 3e). Pour l’heure, la Ville de Lyon est précurseure sur ce type d’infrastructure et devrait bientôt pouvoir se targuer de disposer de la "première structure municipale de plein air de France".
Pas certains que les parents aient envie d'avoir des gones lorsqu'on voit le cadre que leurs préparent les inquisiteurs.
Ceux qui mènerons le projet à terme auront le choix de se retirer en zone libre.