Illustration logement. (@WilliamPham)

Crise du logement à Lyon : “j’ai le choix entre un logement excentré ou une cave en plein centre-ville”

Face à l'augmentation de la demande de logement et à une offre en baisse, la crise du logement à Lyon perdure dans un contexte économique en berne.

Depuis plusieurs mois, Daria épluche les annonces sur Leboncoin. Des heures à comparer les offres et à espérer décrocher un rendez-vous dans un contexte de tension, alors que de nombreux étudiants cherchent à se loger avant la rentrée.  La jeune femme essuie les refus et la course au logement, nourrie par l’espoir, reprend de plus belle. "Ce n’est pas évident lorsque nous n’avons pas de garants physiques et un salaire minimum", constate la Lyonnaise. La jeune Doctorante balade ses valises de studio en studio sans se sentir pleinement chez elle. Malgré des recherches effrénées et un dossier garanti par l’Etat, Daria jette l'éponge. “J’ai fini par abandonner, c’est juste impossible”, lâche la vingtenaire. "Parfois, il y a des annonces mises en ligne puis 30 minutes après, elles n’existent plus. J’ai décidé d’arrêter mes recherches. J’ai le choix entre un appartement très excentré ou une cave au rez-de-chaussée en plein centre”, s’agace-t-elle.

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Marché de l'immobilier neuf en crise et économie en berne  

A Lyon, comme dans d’autres grandes métropoles, les locataires peinent à trouver des logements et ce, quel que soit le revenu. " Le marché est extrêmement tendu. Il n’y a plus de production de logement neuf et les biens immobiliers ne se vendent pas”, constate  Pascal Pancrazio, président de la FNAIM 69, principale fédération d'agents immobiliers. A cela s’ajoute la baisse structurelle du nombre de locations. Fin décembre 2023, les ventes de logements neufs en collectif ont chuté de 45 % par rapport à 2022, atteignant 1420 réservations. “La situation évolue aussi au sein des ménages. De plus en plus de personnes habitent seules”, relève le président de la FNAIM 69, alors que la crise du logement perdure. “Dans ce contexte instable, accentué par la crise économique, les investisseurs sont de plus en plus méfiants,” ajoute l’expert immobilier. Une situation également constatée par les entreprises, qui peinent à recruter de nouveaux talents, faute de logement. Si les prix de vente sont orientés à la baisse, les loyers flambent, en dépit du dispositif d’encadrement. En un an, les prix ont augmenté en moyenne de 2,5 % à Lyon et de 2,7 % à Villeurbanne.

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10 millions d’euros pour sortir de la crise du logement 

La machine s’est enrayée au fil des mois. Ce n’est plus qu’une question de permis de construire, la crise repose maintenant sur des prix et l’incapacité des lyonnais d’emprunter pour pouvoir acheter”, explique Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon lors d’une émission pour Lyon Capitale.  Dans ce contexte, la Métropole de Lyon a activé un plan d’urgence de 10 millions d'euros complémentaires au budget habitat (518 M€ pour le mandat 2020-2026), afin de permettre la sortie des opérations immobilières dans un contexte national de crise du logement. Une centaine d’opérations ont été financées ou sont en cours d’instruction. Au total, près de 5 500 logements sont concernés. 

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Pour relancer le marché en 2025, la  La Fédération des Promoteurs Immobiliers de la Région Lyonnaise demande notamment un desserrement des contraintes réglementaires locales, à une réflexion sur la Taxe d'Aménagement Majorée et relaye des propositions fiscales au niveau national, telles que la suppression partielle des droits de succession et un partage de la TVA immobilière. 

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