Culture : l’argent public réservé à une élite ?

La majorité de l’argent public dédié à la culture est fléchée vers de grandes institutions – opéra, théâtres, musées – qui ne touchent qu’une minorité de Lyonnais. À l’heure de la crise, des budgets fragilisés et du passage à l’eurométropole, faut-il révolutionner un héritage rayonnant mais inégalitaire ? Une enquête de Lyon Capitale-le mensuel.

“Il y a une omerta absolue sur le fait que 90% des moyens publics de la culture vont vers une population ultraminoritaire” (Vincent Carry, directeur des Nuits sonores).

“À Lyon, les vingt plus grandes institutions représentent plus de 95% du budget culturel de la municipalité” (Vincent Guillon, chercheur en sciences sociales).

“En apparence, le secteur culturel va bien, mais il a des difficultés à s’adapter à la modernité. On va se retrouver comme avec les industries de la sidérurgie dans le Nord” (un ancien chargé de mission du Grand Lyon).

Origine historique de ces choix budgétaires, charte de la Ville de Lyon pour tenter de démocratiser l’accès de la culture, utilisation des budgets… sont évoqués en réponse par Georges Képénékian, adjoint à la culture, Mathieu Jouvin, directeur financier de l’Opéra, Bertrand Munin, de la Drac, Jean-Pascal Quilès, de l’Observatoire des politiques culturelles, et Léo Anselme, de la Nouvelle Agence culturelle régionale.

Lyon Capitale nourrit le débat en publiant les budgets de l’Opéra, l’Auditorium, la Biennale de la danse et du festival Nuits sonores. Ainsi que l’état des dépenses des communes du Grand Lyon par habitant en matière culturelle.