Promise par François Hollande, la loi sur le non-cumul des mandats devrait enfin être votée début 2013. Elle va chambouler le paysage politique local, entraînant des changements de maire à Saint-Étienne, Caluire-et-Cuire, Oullins, Grenoble, Chambéry. Michel Mercier, comme six autres présidents de conseil général de la région, devra choisir entre le Sénat et le département. À Lyon, Gérard Collomb devrait préférer la mairie au Sénat.
Lyon Capitale-le mensuel de septembre fait le tour des sièges concernés en Rhône-Alpes, le point sur les choix probables des intéressés, et soulève la question cachée : le “salaire” des élus. Extraits.
“Il y aura une loi pour l’imposer à l’ensemble des partis républicains, mais, dès septembre, j’attends que tous les députés qui en ont pris l’engagement renoncent à leurs exécutifs locaux”, déclarait Martine Aubry à l’université d’été du Parti socialiste, à La Rochelle, fin août.
Réponse des principaux concernés en Rhône-Alpes : “Je ne vais pas démissionner de la mairie de Grenoble” (Michel Destot, député et maire) ; “Je ne vais pas démissionner de la mairie de Chambéry” (Bernadette Laclais, députée et maire). À ce jour, ils sont encore maires, même s’ils ne se cachent pas de travailler à leur succession. (…)
Le cas Touraine
À Lyon, c’est le cas Jean-Louis Touraine, premier adjoint du maire et surtout délégué à la sécurité, qui semble le plus poser problème : “Je me plierai à la règle et je respecterai ma parole, mais cela ne dépend pas que de moi. (…) Il vaut mieux demander à Gérard Collomb qu’à moi si je reste premier adjoint”, confie l’intéressé, tiraillé entre son parti et le maire de Lyon. “Si on me demande mon avis, je garde Jean-Louis Touraine jusqu’en 2014”, répond Gérard Collomb. Pour l’heure, le premier adjoint se plie aux volontés du maire. Une position qui pourrait rapidement devenir intenable. (…)
Plans B
La loi n’est pas encore votée que tous cherchent comment jongler avec. À Lyon, par exemple, certains échafaudent l’idée de nommer Jean-Louis Touraine conseiller délégué à la sécurité. Il échapperait ainsi au cumul des mandats légalement, mais dans les faits il n’y aurait aucun changement significatif. (…)
Des choix financiers
Pour les élus cumulards, il n’en va pas que d’une question d’exposition politique et de soif de pouvoir. Les ressorts sont aussi financiers. François-Noël Buffet, Thierry Braillard, Philippe Cochet ou encore Jean-Louis Touraine perdraient ainsi 10.000 euros de revenus mensuels s’ils décidaient de renoncer à leur mandat national. (…)
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L’intégralité de cette enquête, avec tous les détails chiffrés des indemnités perçues par les élus rhônalpins, est à lire dans Lyon Capitale-le mensuel n°714, en vente en kiosques jusqu’au 27 septembre et dans notre boutique en ligne.