Édito - En choisissant de faire une vingtaine de kilomètres en vélo tous les jours à Lyon pour me déplacer sans aucune conscience écologique, mais par pur pragmatisme, je m'attendais à beaucoup de choses, mais certainement pas de rencontrer des ninjas !
Le frisson d'être collé par un SUV dans une ruelle, les pistes cyclables transformées en parking illégal, le deuil de voir le sas vélo respecté, le double sens cyclable où on a l'impression d'être utilisé par la collectivité pour faire barrage de son corps et ralentir le trafic... faire du vélo au quotidien à Lyon n'est parfois pas sans quelques petites contrariétés.
Mais rien de bien grave face au plaisir de redécouvrir la ville sous un autre angle, de s'offrir un moment de coupure sans smartphone ou de se déplacer de la manière la plus rapide possible, y compris vers la périphérie (tout en respectant les feux rouges ou en ayant le droit de passer grâce aux panneaux M12).
Au diable la conscience écologique, si j'ai choisi de me déplacer à vélo depuis plusieurs mois, ce n'est pas pour la planète, mais pour ma pomme ! Le plaisir et l’efficience de la chose sont tels que même une grosse pluie de fin de journée n'est pas un obstacle quand on n'est bien équipé. Mais même si je m'attendais à beaucoup de choses, la plus grande surprise arriva à la rentrée avec l’émergence des ninjas !
Back in black !
Ils sont là, invisibles, circulant à vélo, sans aucun phare pour signaler leur présence. Avec une nuit qui arrive toujours plus tôt, les ninjas se sont faits de plus en plus problématiques. Visibles au dernier moment, ils sont aussi bien un danger pour eux-mêmes que pour les autres usagers de la route. Par hasard, je me retrouve un soir à 19h30 sur les quais du Rhône à suivre une cycliste qui lance "Achetez des phares [#@!§&*]" à tout ninja rencontré. Ce soir-là, un cycliste sur trois à ne pas avoir le strict minimum en matière d'éclairage. Avec le changement d'heure qui arrive ce week-end, les ninjas disparaîtront pendant un temps le matin en heure de point, mais la nuit tombera une heure plus tôt. Or, selon la préfecture, cette période engendre un pic d'accidentalité, notamment de 17h à 19h (avec 50 % des accidents piétons qui arrivent durant ce créneau horaire).
Pas besoin d'être un sapin
Les phares font pourtant partie des équipements obligatoires la nuit en agglomération. En cas de non-respect, l'amende est de 11 euros, une petite somme, mais c'est aussi le prix de base d'une paire de phares sans grande prétention, suffisamment efficaces pour être vu (et éviter que son assurance refuse toute indemnisation sous prétexte que le vélo n'avait pas de phare en cas d'accident). Comme nous l'indiquions précédemment, à l'arrière, ils peuvent être clignotants, à l'avant : ils doivent être fixes (lire ici). Le gilet jaune haute visibilité (ou d'une autre couleur), n'est pas obligatoire la nuit en agglomération, la question ici n'est pas celle de l'habillement, mais bien celle des phares. En ville, personne n'est obligé de porter des vêtements fluo pour prouver qu'il existe sur la route.
Par ailleurs, le fait même de voir des vélos vendus dans le commerce sans aucun phares, même amovibles, a des allures de petite hérésie. Personne n'oserait commercialiser une moto ou une voiture dédiée aux déplacements du quotidien sans le moindre équipement d'éclairage. Plusieurs opérations de sensibilisation seront prochainement organisées à Lyon durant le mois de novembre par la Maison du Vélo en partenariat avec la Ville à vélo (voir ci-dessous). Bref, par pitié, sans vous transformer en sapin de Noël, achetez des phares !
La Ville à Vélo sera partenaire de la Maison du Vélo pour l'opération nationale "Cyclistes Brillez". Elles iront à la rencontre des cyclistes pour les sensibiliser à la nécessité d'être vus :
- à Villeurbanne : le mardi 05/11 de 17h30 à 19h : le long de la ligne du T3 (gare de Villeurbanne), et si suffisamment de participants, près du Parc de la Tête d'Or (angle bd du 11 novembre et bd Stalingrad) ;
- à Vénissieux : le jeudi 07/11 de 17h à 19h : angle du bd Croizat et Raimu ;
- à Lyon 3e-7e : le mardi 12/11 de 17h à 19h : Pont de la Guillotière ;
- à Lyon 1e : le mercredi 13/11 de 17h à 19h : Place Louis Pradel vers le Pont Morand ;
- et à Lyon 3e : le vendredi 15/11 de 17h à 19h : Angle des rues Part-Dieu et Garibaldi, Lyon 3e
Vous avez raison d'interpeller la dessus, Florent Deligia.
Mais pour la sécurité en vélo, l'éclairage "intime" des berges du Rhône après la tombée du jour, ce n'est pas ça. Perso, et même si le Vélo'v que j'emprunte a son phare et son feu rouge arrière, je passe en haut, dans les rues équipées de lampadaires.
l'éclairage doit en théorie faire partie de l'équipement , ils existent des feux LED clignotants qui attirent bien plus l'attention que ceux livrés avec.... La sécurité est en jeu.