Photo d’illustration d’un moustique tigre. Crédit : Pixabay

Dans la métropole de Lyon, 86% des habitants se plaignent du moustique tigre

Après avoir interrogé 4.000 personnes de la Métropole de Lyon sur le moustique tigre, les chercheurs du projet ANR SERIOUS ont dévoilé les résultats de leur enquête à la mi-septembre. Il en ressort une gêne très largement partagée par les habitants mais un manque de connaissance sur les risques pour la santé et sur les stratégies à adopter pour l'éliminer.

Ils sont la bête noire de l'été, de tout-petits insectes très discrets qui piquent de jour comme de nuit et ruinent vos moments de détente à l'extérieur... Depuis leur arrivée dans l'Hexagone en 2004, les moustiques tigres prolifèrent à vue d'œil, y compris dans la métropole de Lyon. C'est justement sur ce territoire que plusieurs chercheurs de l'Agence nationale de recherche, des universités Lyon 1 et Lyon 2 ou encore du laboratoire d'Ecologie Microbienne ont lancé une enquête sur le moustique tigre.

Des stratégies de protection inefficaces

Sur les 4.000 personnes ayant répondu à l'enquête entre octobre 2023 et février 2024, 86% se disent gênés par le moustique tigre et 83% disent agir contre le moustique tigre. Ils décrivent des stratégies de protection personnelle comme l'usage de vêtements couvrants, la fermeture des fenêtres ou encore l'utilisation de spray et crèmes répulsifs.

Or, pour contrôler et réduire les populations de moustiques tigres, ce ne sont pas des gestes individuels qu'il faut mais bel et bien "une mobilisation collective", insiste le rapport. Concrètement, si une personne vide les récipients d'eau stagnante régulièrement mais que son voisin ne le fait pas, les moustiques tigres continueront de progresser, car ceux-ci vivent dans un rayon de 200 mètres autour de leur lieu de naissance. Mais peu de personnes le savent et seulement 43% des sondés indiquent discuter avec leurs voisins de solutions à mettre en place collectivement.

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Encore des méconnaissances sur les risques de santé

L'autre conclusion de l'enquête, c'est le "fort besoin d'information" des habitants du Grand Lyon. En effet, seulement 39% se sentent suffisamment informés sur les bonnes pratiques et sur les risques sanitaires.

Résultat, seulement 2 personnes sur 10 savent que le moustique tigre peut transmettre les virus de la dengue, du chikungunya et zika. Et la moitié des enquêtés ignorent que cet insecte a été vecteur de maladies au sein même de la métropole, avec deux cas de transmission locale de dengue enregistrés en 2019.

Face à ce constat, les auteurs de l'enquête appellent donc à une meilleure information du grand public car "plus ils seront informés, plus ils mettront en œuvre de bonnes pratiques". Ils suggèrent également la mise en place d'un réseau d'ambassadeurs de quartiers.

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Le second volet de l'étude en cours

Le projet SERIOUS ne s'arrête pas à cette enquête. Une deuxième phase de travail va être lancée avec le déploiement de nouveaux pièges à moustiques. Les chercheurs recherchent des habitants volontaires pour évaluer leur efficacité. Si vous êtes intéressés, vous pouvez écrire à l'adresse anr-serious@univ-lyon1.fr.

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