Les stations de ski de Savoie et Haute-Savoie n'ouvriront probablement que courant janvier. Economiquement, ce serait un fichu chasse-neige.
Jour blanc pour les professionnels de la montagne et les 112 stations de Savoie Mont Blanc. Mardi soir, lors de sa sixième “adresse aux Français” liée à la crise sanitaire du Covid, très attendue (suivie par 29,15 millions de téléspectateurs), le président de la République Emmanuel Macron a estimé “impossible” une ouverture des stations de ski pour la fin d'année. “Il me semble toutefois impossible d’envisager une ouverture (des stations de sport d'hiver, NdlR) pour les fêtes et bien préférable de privilégier une réouverture courant janvier dans de bonnes conditions. Nous nous coordonnerons sur ce point avec nos voisins européens.”
Incompréhensible
Pour Vincent Rolland, co-président de Savoie Mont Blanc Tourisme - la marque destination des départements alpins de Savoie et Haute Savoie - “l’annonce est d’autant plus incompréhensible que la concertation engagée avec le Premier Ministre, dont la dernière réunion remontait à moins de 24 heures de l’annonce présidentielle, laissait ouvertes toutes les hypothèses, telles qu’annoncées par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé au tourisme devant l’Assemblée Nationale, dont celle d’une ouverture des domaines skiables pour les vacances de Noël et du Nouvel An avec des protocoles très stricts auxquels les professionnels de la montagne se préparaient activement en collectif."
2,1 milliards de pertes
Le président de la République, dans son allocution donnée avec force détails, a toutefois précisé que “les décisions seront finalisées très prochainement". Si les 112 stations de ski logotées Savoie Mont Blanc (Savoie et Haute-Savoie) n'ouvraient pas pour les fêtes de fin d'année, les pertes en termes de retombées économiques seraient désastreuses. En comptant l’avant-saison (3% des nuitées) et les deux semaines de fin d’année pour les vacances de Noël - et le Nouvel An - (16 % des nuitées), cela représente “plus d’un milliard d’euros de retombées économiques". Si l’on ajoute la part du mois de janvier (19 % des nuitées), exposé lui aussi aux incertitudes sur le calendrier des autorisations effectives et à une fréquentation majoritairement étrangère traditionnellement, l'addition serait alourdie de "1,1 milliard d'euros".
Au total, si les stations de Savoie et Haute-Savoie n'ouvraient pas cette fin d'année et le mois de janvier, les pertes économiques avoisineraient les 2,1 milliards d'euros (plus d’1/3 de la saison globale impactée).
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