Au lendemain des inondations qui ont durement touchées le Rhône, les agriculteurs dressent le dur bilan des dégâts. Lors d'une visite de la Préfète Vanina Nicoli vendredi 18 octobre, ils ont fait part de leur désarroi et ont réclamé la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.
Angélique Forest a encore la gorge nouée en évoquant les dégâts qu'ont provoqué les pluies diluviennes qui sont tombées sur son exploitation installée sur la commune de Longes, dans le sud du Rhône. "Je n’ai jamais connu ça, soupire-t-elle, on s’est pas quoi faire, c’est de l’impuissance. L’eau, il n'y a rien qui l’arrête, il faut qu’elle passe".
La salle de traite inondée, des champs creusés et des routes arrachées
Dès 8h du matin, la salle de traite de son Groupement agricole d'exploitation en commun a été envahi par l'eau boueuse. "C’est monté jusqu’à 60 cm. Ça a noyé le moteur de la pompe à lait", souffle l'agricultrice, qui estime à plus de 3000€ les frais de réparation de l'appareil.
A l'extérieur, rien n'est mieux. "Une parcelle de céréales qu’on venait tout juste de planter a été complètement ravinée (creusée, NDLR). Tous les semis sont partis. Une autre parcelle prêtre est toute ravinée et il y a eu des glissements de terrain dans certains champs", énumère-t-elle. Un manque à gagner certain pour les récoltes à venir.
La boue s'est également installée sur les routes qui mènent à la ferme. L'une d'elle a complètement été arrachée et doit être déblayée. "Mon père y a passé sa journée", souffle-t-elle, frustrée de ne pas être aidé pour "remettre en état la route" qui n'est pourtant pas un chemin privé.
Et Angélique Forrest n'est pas la seule à avoir subi des dégâts. "On a tous été touchés, plus ou moins", affirme-t-elle, en évoquant la situation d'un agriculteur voisin ayant dû jeter l'équivalent de trois jours de traite. En cause : l'état de la route qui a empêché le laitier de s'y rendre.
Les agriculteurs réclament la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle
Face à ces dégâts aux conséquences directes et indirectes, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Rhône appellent le gouvernement à reconnaître l'état de catastrophe naturelle. C'était justement l'objet de la visite de la préfète Vanina Nicoli au sein de l'exploitation d'Angélique Forrest, ce vendredi 18 octobre.
Pour l'agricultrice, cette reconnaissance est absolument nécessaire : "Au moins pour reconnaître toutes les pertes de culture. Et par rapport aux assurances, comme pour la pompe à lait". Et l'éleveuse d'insister : "c'est urgent".