La chorégraphe Sylvie Guillermin interroge avec Dérapages le culte de la performance, entre surprises gestuelles et ratages assumés !
Pièce pour cinq interprètes masculins – danseurs français et circassiens marocains – Dérapages est née de rencontres entre Sylvie Guillermin et l’École nationale de cirque Shems’y à Salé (Maroc) où elle intervient depuis plus de dix ans pour former les apprentis circassiens à la danse, et où la question de la prouesse physique est centrale.
Déséquilibres imprévus
Partant de ce constat, elle interroge le culte de la performance en l’abordant par son angle mort : les faux pas. Elle nous propose de découvrir à la fois la beauté de ce qui est parfaitement accompli devant nos yeux mais aussi les déséquilibres imprévus, des empoignades loupées, des mains tendues dans le vide, autant de situations qu’éprouve l’artiste, et par extension l’être humain soumis dans sa vie de tous les jours aux injonctions de la réussite et de la performance.
Dérapages est une création au croisement entre la danse, l’acrobatie et le light painting, une technique qui permet de capter les mouvements avec des appareils photographiques pour les transformer en peintures lumineuses éphémères sur une toile de fond.
Réalité augmentée
Corps et lumières se superposent ainsi dans cette réalité augmentée, dévoilant ce qui n’est pas visible à l’œil nu : la somme des imperfections dont les mouvements sont tissés, les instants de fragilité, la part de vulnérabilité et d’erreur que comporte le geste parfait. Avec ce procédé qui révèle l’instable, la chorégraphe invente un nouveau langage onirique, empreint de poésie, transcendé par la force des corps libérés !
Dérapages - Sylvie Guillermin – Le 21 décembre à Pôle en Scènes, Bron