De l'école à l'université, la mobilisation reste constante

Toujours en ligne de mire, le retrait des réformes Pécresse et Darcos. Reports et reculades ne convainquent pas les manifestants.

La ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a confirmé ce jeudi l'annonce qu'elle avait faite lundi dernier devant les syndicats de la recherche. Le ministère 'financera directement les nouvelles chaires d'excellence'. D'aucuns craignaient que ces chaires, gérées à parité par les organismes de recherche et les universités, ne favorisent les suppressions ou les non-renouvellement de postes. En renforçant l'aide financière de l'Etat, cette modification du texte signifie, pour les organismes de recherche tel le CNRS, la réouverture de 130 postes de chercheurs. Pourtant, les chercheurs du CNRS étaient bel et bien présents à la manifestation.

Ils arborent à leur poignet une montre Rolex en carton. Las des déclarations matérialistes de publicitaire reconnu, Jean-Michel et Jacques ont quitté leur laboratoire au CNRS pour, surtout, montrer leur détermination face aux dernières déclarations de leur ministre. 'Il n'y a pas de garantie', '130 postes, ça représente quoi à l'échelle de la France', 'on demande l'arrêt du démantèlement du CNRS'. Autant de répliques vindicatives à l'adresse de Valérie Pécresse. Présent à leur côté, leur directeur de recherche qui n'a 'plus confiance en cette fille'. Tous promettent, 'on sera là chaque semaine'.

Chercheurs, universitaires, école primaire

Du côté des facs aussi, on raille la reculade. Mathieu, enseignant-chercheur en mathématiques, explique: 'les conseils d'administration des Universités ont voté contre l'application de ces chaires. Le gouvernement fait semblant de faire des concessions'.

Les réformes auront du mal à être mises en vigueur si une majorité de personnes, à la base, refuse de les appliquer. Il en est ainsi de la masterisation, le niveau universitaire requis pour présenter le concours de l'IUFM. L'application de ce volet du décret 'sera reporté d'un an'. Les 'plaquettes' ne sont pas prêtes, c'est-à-dire que les cours universitaires adaptés à ce nouveau concours n'ont pas été préparés. Les profs sont en grève.

Les enseignants de l'école primaire n'ont pas été les derniers à crier: 'Il y en a ras le bol de ces guignols qui ouvrent des prisons et ferme des écoles'. Pour ces instituteurs, 'l'aide personnalisée ne remplace en aucun cas les REP et les RASED' dont quelques postes sont menacés. L'Etat doit réaliser des économies oui, mais 'pas sur le dos de l'Education et encore moins dans les zones d'education prioritaires ' s'insurge Anne, institutrice à Vaux-en-Velin. Nicolas, instituteur dans le 8e arrondisement de Lyon se dit 'satisfait que ce soit la base qui se mobilise, seule, sans les syndicats'. Des comités de quartier réunissant des instituteurs des écoles ont en effet vu le jour sur Internet (exemple). Les enseigants-chercheurs et les chercheurs se sont pareillement mobilisés.

Stéphanie Ména

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