Débat sur le TOP : so what ?!

À quoi a servi la séance de débat commun entre le Département et le Grand Lyon à propos du tronçon ouest du périphérique (TOP) ? Réponse : À s'immobiliser un peu plus dans le statu quo. Ce fut cependant l'occasion pour Gérard Collomb de poser deux conditions. "Autoritaire !" s'insurge l'UMP.

Les élus du Grand Lyon et du Conseil Général tenaient assemblée commune mardi soir à l'Auditorium au sujet du tronçon ouest du périphérique (TOP). Et franchement, il n'est pas bien évident d'en mesurer l'intérêt. Les rangs étaient clairsemés, les interventions ont été le plus souvent ennuyeuses et n'ont contribué que très peu à faire avancer les débats. Les élus ont enfilé des lieux communs comme on enfile des perles et ont excellé dans l'art de la pétition de principe en pérorant d'un ton solennel sur le mode "le TOP doit se faire pour le bien de notre métropole, il en va de son attractivité, etc., etc." Ça ne sert pas à grand-chose mais ça fait sérieux et respectable.

Les contradictions de Mercier

Mais "so what" ? Où en est le débat ? Au même point. C'est-à-dire nulle part ou presque. Michel Mercier a levé la séance avec l'œil sur la montre et l'angoisse de rater son train : "Le débat était riche et fourni. Nous aurons l'occasion de nous revoir". Avec ce type de séance, difficile de le contredire. Néanmoins, à la fin de cette réunion insipide, Gérard Collomb s'est aventuré sur le terrain du rapport de force politique. L'UMP y voit une attitude autoritaire, il serait plus juste d'y appréhender une volonté de faire sortir Michel Mercier de ses contradictions. Collomb a posé deux conditions à la réalisation qui coûtera la bagatelle de 2,5 milliards d'euros (fourchette basse). La première condition est que le président du Conseil Général et du Grand Lyon aient la même position sur le dossier du début à la fin. Façon élégante de dire à Mercier qu'il doit partager l'avis du maire de Lyon...

Les conditions posées par Collomb

Mais peut-être que Collomb parie sur un basculement du Conseil Général à gauche l'année prochaine. Avec un président PS au département, son souhait sera exaucé. La seconde position ressemble à un pavé dans le jardin du ministre Mercier. Gérard Collomb souhaite que l'État s'engage sur les deux amorces du Contournement Ouest de Lyon (COL) au nord au niveau de l'A89 et au sud au niveau de l'A45 (voir carte)."Un Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire (CIAT) doit décider de ces deux options" dira le maire de Lyon qui rappelle opportunément que Michel Mercier est le ministre de l'aménagement du territoire.

Mercier balbutiera que le COL rencontre des problèmes de financement avant de filer attraper son train. L'ouvrage devrait coûter en effet entre 1,7 et 2,1 milliards d'euros d'après des estimations qui datent déjà de quelques années. Et en ces temps de disette budgétaire, l'État rechigne à mettre la main au porte-monnaie. Mais pour Collomb, c'est pourtant la condition indispensable pour que le TOP se fasse "pour ne pas qu'il y ait de confusion entre le TOP et le COL". L'enjeu (et le risque) est que le transit national et international n'obstrue pas le TOP qui a, plutôt, une fonction d'agglomération. 20 ans que l'on parle de boucler le périphérique de Lyon sans que rien ne vienne débloquer la situation. L'assemblée commune du Grand Lyon et du Département de mardi soir l'a encore démontré.

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