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Décès de Paul Bocuse : les chefs effondrés

Le milieu des casseroles pleure la mort de Paul Bocuse. Les cuisiniers espèrent des obsèques nationales.

Le chef Régis Marcon, qui présentera le projet lyonnais au jury

© Tim Douet

Régis Marcon, trois-étoiles à Saint-Bonnet-le-Froid (Haute-Loire)
Président du Comité International d'Organisation et Président du Bocuse d'Or France

"C'est très triste. Je suis à Sarlat pour un concours de cuisine du Bocuse d'Or, je peux vous dire qu'on va lui rendre un bel hommage avec tous les jeunes. C'est encore un des derniers tours qu'il nous joue. On s'y attendait mais il nous prend par surprise comme il l'a toujours fait. Il mériterait des obsèques nationales, ça paraît évident. Ce samedi 20 janvier 2018 est un jour de deuil pour la planète cuisine. Monsieur Paul symbolise l'ascension d'un homme pour un métier. Il s'est épanoui dans la cuisine et tout ce qu'il a appris, il l'a donné."

Christian Têtedoie ()

Tim Douet

Christian Têtedoie, une-étoile à Lyon et président des Maîtres cuisiniers de France

"C'est un moment très difficile. On a beau s'y être préparé, , c'est très dur... Paul Bocuse pour moi, c'était comme un deuxième père. C'est la première maison que j'ai faite après mon apprentissage. J'avais 17 ans quand je suis arrivé à Collonges. Après ça, je n'ai plus jamais cherché de travail. Il me guidait. Au début du mois, je suis allé le voir. Il se renseignait toujours sur mes projets. Il était toujours au fait de ce qui se passait en cuisine, jusqu'à son dernier souffle. Paul Bocuse est rentré dans l'association des Maîtres cuisiniers en 1958, il n'en est jamais sorti, contrairement à d'autres très grands chefs. Malgré son aura mondiale, il est toujours resté fidèle. Pour moi, c'est le signe d'une personnalité exemplaire. Paul Bocuse était plus connue que Johnny Hallyday à l'étranger, des obsèques nationales s'imposent, évidemment."

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Mathieu Viannay, deux-étoiles à Lyon

"J'avais une grande affection pour Paul Bocuse, beaucoup de respect. Il m'a beaucoup aidé, il m'a raconté tellement de choses quand j'ai repris la Mère Brazier. Il était là pour tester les plats, il était encore là le jour de la reprise. je n'ai jamais travaillé pour lui, mais il m'a toujours pris sous sa coupe. J'ai beaucoup de tristesse. Il était quelqu'un qui avait une joie de vivre, une bonne humeur, un franc-parler, toujours un coup d'avance. Jusqu'à la fin, il a sorti les cuisiniers de leurs cuisines. Il a été le meilleur directeur marketing de toute la planète au niveau de la cuisine. Je n'oublie pas l'homme, la gentillesse. Ce midi, j'ai fait un poulet de brosse à la broche en hommage."

Marc Veyrat © Tim Douet

Marc Veyrat © Tim Douet

Marc Veyrat, trois-étoiles à Manigod (Haute-Savoie)

"Paul était un ami intime. C'est une profonde tristesse que j'éprouve aujourd'hui. C'était un guide avec un grand "G", un monstre de la cuisine française et internationale. Le meilleur chef du monde. Il avait les yeux de l'avenir de la cuisine. Il mérite des obsèques nationales, c'est un deuil national. J'ai fait des tas de bêtises dans ma vie, c'est Monsieur Paul qui m'a chaque fois remis dans le droit chemin. J'ai une dévotion pour lui inimaginable. Paul Bocuse, c'était l'alimentation, le bonheur alimentaire. Sa cuisine n'a pas bougé depuis trente-cinq ans. Je suis allé chez lui il y a quelques semaines : il n'y avait que des jeunes dans la salle, à table. Pour eux, c'est vintage. Il n'a jamais succombé à aucune mode, c'est sa force. Sa cuisine est l'expression de la terre."

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Patrick Henriroux, deux-étoiles à Vienne (La Pyramide)

"Les liens entre La Pyramide et Paul Bocuse sont très forts. Fernand Point était son mentor, son guide spirituel. D'ailleurs, à la carte de Paul Bocuse, il y a toujours le gratin d'écrevisses Fernand Point, les filets de sole Fernand Point... Je n'ai pas connu Paul Bocuse mais un jour, pendant le Bocuse d'Or, il s'est approché de moi et m'a dit : "tu sais, je ne t'ai jamais rien dit mais tu as réussi à faire perdurer la maison, merci ! Pour Paul Bocuse, je pense que le plus important est qu'on n'oublie pas son nom car il en a été privé pendant des années. Il a dû racheter le nom "Bocuse" après que son grand-père ait vendu le restaurant."

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Judith Beller
C'est excellent
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