L’Assemblée Nationale le 18 juillet 2024. (Photo by Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Découvertes et sollicitations : les premiers pas des députés du Rhône à l'Assemblée

Le dimanche 7 juillet dernier, six nouveaux députés ont été élus dans le Rhône. Quatre sont issus du Nouveau Front Populaire et deux du Rassemblement National. Entre tractations, découvertes et premières sollicitations, ils racontent à Lyon Capitale leurs premiers pas dans ce nouveau costume de député.

C'est un lieu symbole du pouvoir et de la République française. Le palais Bourbon, siège de l'Assemblée Nationale a vu arriver après les dernières élections législatives six nouveaux députés du Rhône. Trois hommes et trois femmes, élus au soir du 7 juillet, qui ont débuté depuis leur mandat dans une atmosphère politique un peu particulière marquée par une Assemblée divisée où aucune majorité ne se dégage.

"On passe de l'autre côté de la télé"

"La première semaine au Palais Bourbon, ça a surtout été l'installation administrative" débute Sandrine Runel, députée PS de la 4e circonscription du Rhône. "Il y a pendant quelques jours un aspect purement logistique à gérer" raconte-t-elle. "C'est vrai que cette première semaine, on est un peu submergés par les informations" témoigne aussi Jonathan Géry, député RN de la 8e circonscription du département. "A tel point qu'à un moment donné, ça rentre par une oreille et ça ressort par l'autre. On voit 10 services en même temps. C'est à la fois fatiguant mais très excitant car on croise aussi bien Marine Le Pen que Laurent Wauquiez dans les couloirs. On passe de l'autre côté de la télé quand on arrive dans les couloirs de l'Assemblée", poursuit-il.

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"On se rend vraiment compte du poids de la fonction quand on arrive au Palais Bourbon" complète Tiffany Joncour, députée RN de la 13e circonscription du Rhône. "C'est un lieu extraordinaire, c'est très grand, beaucoup plus grand que ce que j'imaginais" embraye son collègue de l'extrême droite. "C'est vrai que c'est un lieu impressionnant" confirme Boris Tavernier, candidat élu avec l'étiquette écologiste dans la 2e circonscription. "C'est une vraie découverte pour moi qui était plutôt habitué aux centre sociaux dans les banlieues qu'aux dorures du Palais Bourbon".

Une rentrée des classes studieuses pour l'ensemble des parlementaires qui n'ont pas tardé à découvrir l'effervescence de l'Assemblée au cours d'une deuxième semaine dévolue à l'élection de la direction du Palais bourbon. Des débats houleux, qui ont abouti à la réélection de Yaël Braun-Pivet à la tête de l'Assemblée et à l'absence d'élu du Rassemblement National au sein du bureau de la chambre basse, et qui ont fait réagir aussi bien les députés de gauche que d'extrême droite, se retrouvant derrière des termes qualifiants ces élections de "déni de démocratie".

De nombreuses sollicitations

Si ces premiers pas, entre administratif et mise en place de cette nouvelle législature, a permis aux nouveaux députés rhodaniens de rentrer de pied ferme dans leur nouvelle fonction, les élus du Rhône ont déjà reçu de nombreuses sollicitations.

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"J'avais pas du tout pré imaginé des choses. Je suis plutôt une femme carré" affirme Anais BelouassaCherifi. "Il n'y a pas eu vraiment de surprise sur le poste" admet Sandrine Runel, qui explique avoir reçu, depuis son élection, beaucoup de mails "de gens que je ne connais pas, qui me font part de leur attente assez forte". "J'ai reçu pas mal de mails de la part d'associations, de syndicats" explique également Abdelkader Lahmar, député LFI de la 7e circonscription. Même son de cloche pour Tiffany Joncour : "Les habitants de notre circo attendent beaucoup de nous, ils nous font remonter les problèmes qu'ils peuvent rencontrer dans leur quotidien".

Des sollicitations qui ont pu surprendre Boris Tavernier dans les premières semaines de sa nouvelle fonction. "C'est vrai que j'ai été surpris par ce nombre incalculable de courrier et de mail que j'ai reçu. Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de sollicitations. On est là à la fois pour les habitants de notre circonscription mais aussi pour tous les Français" complète le député rhodanien. "J'ai vraiment envie de porter cette articulation entre la société civile, le monde associatif et ce qu'on va faire à Paris".

Entre recrutement et recherche d'une permanence

Concernant la suite de leur été, les députés nouvellement installés veulent se donner du temps pour réellement débuter leur travail de parlementaire. "Pour l'instant je n'ai pas encore d'équipe car les uns et les autres doivent respecter leur préavis, mais d'ici quelques semaines j'aurais trois personnes avec moi" assure Anaïs Belouassa Cherifi. Les enjeux sont les mêmes pour Boris Tavernier. Le député issu de la société civile espère boucler dans les prochains jours l'embauche de trois attachés parlementaires. "J'ai reçu un nombre très important de candidatures mais on espère boucler tout ça très rapidement" témoigne-t-il.

Pour les deux nouveaux députés du Rassemblement National, outre la question du recrutement, également en cours, leur attache locale dans leur circonscription est également en jeu dans ces premières semaines de mandature. "Ma priorité c'est d'installer une permanence dans ma circonscription" déclare Tiffany Joncour. "Je veux être une députée accessible et avec cette possibilité de rencontrer les gens." Son collègue Jonathan Géry, député de la 8e circonscription du Rhône a également débuté les visites de locaux dans le Val d'Oingt. "Je veux être opérationnel le plus rapidement possible" affirme-t-il.

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De son côté, Sandrine Runel explique avoir déjà ciblé deux dossiers prioritaires pour les prochaines semaines : "J'ai eu pas mal de sollicitation de la part des syndicats enseignants concernant la réforme de l'éducation nationale. Je dois prendre rendez-vous avec le recteur. Aussi, j'ai eu une interpellation d'un collectif de citoyens des habitants de Montchat. Ils sont inquiets sur des aspects qui concernent leur qualité de vie et leur sécurité après l'incendie d'une voiture place du château le week-end du 14 juillet. Ce sont les deux dossiers qui devraient occuper mes prochains jours".

Une Assemblée à l'arrêt quelques semaines

Actuellement quasiment à l'arrêt, l'Assemblée nationale est mise au repos forcé. En l'absence d'un nouveau gouvernement et avec un gouvernement démissionnaire chargé des affaires courantes, aucun projet de loi ne peut être mis en discussion. Et cette situation ne devrait pas évoluer avant la fin des Jeux Olympiques de Paris. Emmanuel Macron a expliqué mardi soir sur France 2 qu'il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des JO "mi-août".

Les vacances parlementaires, qui débuteront officiellement le vendredi 2 août, laisseront ensuite place à une session parlementaire en août ou septembre lorsqu'un nouveau premier ministre sera désigné par le chef de l'Etat.  De quoi laisser quelques semaines pour les six nouveaux députés du Rhône de s'installer pleinement dans leur nouvelle fonction.

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