Après la décision du ministère de l’Éducation de dédoubler les classes de CP des zones d’éducations prioritaires renforcées (REP+), les écoles de l'académie s’organisent.
Frais à charge des communes, infrastructures manquantes et timing serré, la pilule du changement a parfois du mal à passer chez les élus comme chez les enseignants. "Dans l’idée, c’est une bonne réforme. Le problème, c’est le manque de moyens" confie un directeur d’école de Vaux-en-Velin. En effet, les écoles primaires sont financées par les communes. Et pour les 2500 établissements qui se sont vus imposer de plafonner leurs classes de CP à douze élèves dès la rentrée 2017, l’adaptation est compliquée.
Manque d'espace...
Au niveau des locaux, toutes les écoles n’ont pas de salle disponible pour accueillir une nouvelle classe. Dès la rentrée, elles devront composer avec les moyens du bord quitte à faire cohabiter deux groupes dans un même espace. Une situation qui, pour la directrice de l’école Pierre Montet de Villefranche-sur-Saône, permet des "dispositifs pédagogiques innovants" en regroupant par exemple les élèves en fonction de leurs besoins. Un optimisme qui ne fait pas l’unanimité, car si dans les petits établissements les adaptations se feront en principe sans problème, les plus fréquentés devront quant à eux faire preuve d’imagination pour organiser le dédoublement de leurs sections.
... et de moyens
Aussi, il ne faudra pas attendre de création d’emploi avec cette mesure. Pour ce qui est des ressources, "on va déshabiller Pierre pour habiller Paul" selon le même directeur d’établissement de Vaulx-en-Velin. En effet, les nouveaux enseignants seront réquisitionnés du côté des remplaçants, ou bien dans les programmes "Plus de maîtres que de classes" . A Vénissieux, les professeurs craignent un délitement de ce dispositif, populaire chez les enseignants et qui affectait depuis 2013 des instituteurs supplémentaires dans les zones prioritaires.