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Dégradations nocturnes à l'université Lyon 2

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La réponse de la force à la force ? Deux semaines après les violences urbaines qui ont émaillé Lyon, des étudiants de Lyon II ont dégradé mardi soir un amphithéâtre et ses abords sur le campus de Bron. En marge d'une nouvelle assemblée générale et de l'occupation des locaux décidée dans la foulée. La présidence a porté plainte.

"L'université Lumière mettra tout en œuvre afin que les constatations scientifiques opérées par la police permettent d'identifier dans les heures qui viennent les individus coupables de ces agissements". La présidence de l'université Lyon II était prolixe ce mercredi matin à propos des dégradations commises la veille dans ses locaux du campus de Bron.

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"Ce mercredi matin, un véritable paysage de désolation a été constaté, a-t-elle écrit, […] l'amphi D, les murs du bâtiment K et une partie de ceux du bâtiment L ont été tagués à plusieurs endroits; les accès du bâtiment K ont été bloqués par des accumulations de chaises et de tables; des vitres ont été cassées, des archives de dossiers d'étudiants de l'institut de psychologie ont été brûlées; des contrôles d'accès et des panneaux d'affichages arrachés; les extincteurs ont été vidés de leur contenu, les lances incendies déroulées [...]". Un communiqué particulièrement détaillé mais selon la sureté départementale jointe par téléphone mercredi après-midi, même si "la scène d'infraction a bien été passée au crible par l'identité judiciaire", l'affaire ne semble pas plus prioritaire qu'une autre et les prélèvements effectués n'ont pas été traités en urgence. L'enquête n'en est pas moins ouverte.

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"La répression a été très brutale", justifie la FSE

Le représentant de la FSE à Lyon, Fédération syndicale étudiante était présent sur place mardi soir. Il parlait lui de "dégradations mineures". "Ce n'est pas la fin du monde, a-t-il réagi, et ce n'est rien par rapport aux effets des réformes mises en place par le gouvernement, à l'état général du campus -plein d'amiante-, ou encore par rapport à la répression policière lors des manifestations. Plusieurs personnes sont encore emprisonnées à Corbas (au moins six majeurs incarcérés selon nos informations, dont trois en détention provisoire, sans compter les mineurs, NDLR). La répression a été très brutale", termine celui qui se fait appeler Jofquin. Une réponse à la force par la force en quelque sorte.

Chacun se rejette la responsabilité

Mardi, à l'issue des vacances de la Toussaint, une nouvelle assemblée générale d'étudiants, autorisée par la présidence, s'est tenue à Lyon II. Deux cent cinquante personnes y ont assisté (lire notre article). Le soir même, les étudiants ont voté l'occupation des lieux. "Dans la soirée, le président André Tiran est passé nous voir, il est venu constaté l'occupation et vers 22h, il nous a envoyé un mail précisant que la fac était fermée, quand elle n'était pas ouverte", un non-sens selon Jofquin. Un arrêté de fermeture des locaux, selon la présidence. Dialogue de sourds dans lequel chacun se renvoie la responsabilité. Les étudiants parlent d'une présidence qui a autorisé l'assemblée générale et ne pouvait donc s'opposer ensuite à ses décisions; la présidence selon laquelle brûler des archives relève d'une procédure criminelle.

Le MET attise le conflit

En fin de journée, le MET Lyon, (ancien UNI Lyon III), syndicat d'étudiants de droite, a réagi en jetant de l'huile sur le feu. "Le MET Lyon, écrit son représentant, Guillaume Bonnier, invite le président de l’université Lumière Lyon 2 à faire intervenir les forces de l’ordre en cas de tentative de blocage, comme l’ont déjà fait aujourd’hui les présidents des universités de Saint-Étienne et de Pau".

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