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Le Château-Perret, siège de l’hôpital psychiatrique de Saint-Cyr, dans les monts d’Or @Antoine Merlet
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Démence à l’hôpital psychiatrique de Saint-Cyr

Turnover, burn-out, mise à pied, harcèlement moral, dénigrement et propos calomnieux, recours en justice dans tous les sens, insuffisance du dialogue social, dysfonctionnements managériaux et organisationnels, dégradation de la prise en charge médicale des patients, avec une récente série noire de suicides… l’hôpital psychiatrique Saint-Cyr, sous administration provisoire depuis plus d’un an suite à la suspension de son directeur, est dans la tourmente. Une “tempête”, selon de nombreux témoignages, que la nouvelle directrice, qui vient de prendre ses fonctions, va devoir gérer.

C’est un parc aménagé de treize hectares, le double de Bellecour, à cheval entre Collonges et Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. L’endroit se distingue par son château, à flanc de pente et en bord de route, flanqué de trois tours surmontées de toitures en flèche. Un ensemble de pavillons sans âme essaiment autour de la demeure, un temps propriété du président de la République Émile Loubet. L’hôpital, qui couvre depuis sa création en 1972 le secteur ouest du département du Rhône accueille tous les ans 12 000 patients en soins psychiatriques. 800 employés, dont 70 médecins y travaillent. Si, de l’extérieur, seules quelques plaintes ponctuent le calme ambiant, derrière les murs, l’atmosphère est terriblement irrespirable.

Charge mentale

Depuis plusieurs années, l’établissement de santé mentale est en souffrance aiguë. Au point d’avoir été placé en novembre 2022 sous tutelle par l’Agence régionale de santé (ARS), laquelle a également suspendu son directeur. L’administration provisoire a pris fin le 29 janvier de cette année, avec prise de fonction, dans la foulée, d’une nouvelle directrice venue du centre hospitalier psychiatrique de Rennes. 

Les nombreux témoignages dont a eu connaissance Lyon Capitale font état de “climat de terreur”, de “harcèlements répétés”, d’un “management procédurier et violent” ou de “dysfonctionnements médicaux” avec, en point d’orgue, une “prise en charge médicale mise au second plan” et une “maltraitance banalisée des patients” qui “ne sont plus au centre des préoccupations d’une partie de la communauté médicale”. Ce chaos interne a pris une tournure judiciaire avec plusieurs plaintes et recours déposés aussi bien au civil qu’au pénal, pour harcèlement moral, diffamation, dénonciation calomnieuse et même un signalement au parquet national financier dans une affaire croisée. Dernier acte en date, l’ouverture d’une enquête par le parquet de Lyon, et dont Lyon Capitale a été tenu au courant lors de ses investigations.

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