"Nous sommes sans-dents mais pas sans-voix", prévenait sur son site internet le Collectif contre Dentexia, réunissant 2 200 membres. Leur action n’aura pas été vaine. La ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine a annoncé mercredi 27 juillet, par voie de communiqué, une série de mesures en faveur des victimes de la société de soins dentaires bon marché.
"Abus de faiblesse", "abus de confiance", "escroquerie" ou encore "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité". La liste des quelque 1 500 plaintes déposées contre les centres Dentexia, placés en liquidation en mars 2016, est éloquente quant à l'ampleur du scandale. L’affaire était remontée aux oreilles des plus hautes instances de l’exécutif, débouchant sur un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), rendu en début de semaine à Marisol Touraine.
Aide financière
Après avoir pris connaissance du rapport, la ministre des affaires sociales et de la santé a promis de mettre en place certaines des recommandations faites par l’IGAS. Mesure phare de cette annonce, la prise en charge d’une aide financière "versée aux patients connaissant, en raison de l’importance des soins à réaliser et de leurs ressources, des difficultés à assumer ces frais".
Cette mesure, financée par une "mobilisation exceptionnelle du fonds d’action sociale de l’assurance-maladie", sera "opérationnelle avant la rentrée", promet la ministre. Pour compléter cette aide financière, la ministre a appelé les professionnels à "proposer des tarifs accessibles aux patients".
Faciliter la prise en charge des patients
Deux autres mesures ont été énoncées par la ministre des affaires sociales et de la santé. Au niveau de la prise en charge, Marisol Touraine compte sur les agences régionales de santé (ARS) pour faire en sorte à ce que la prise en charge des patients soit facilitée par des modalités d’accueil adaptées. "L’objectif est de permettre une reprise des soins le plus rapidement possible", a-t-elle précisé.
Enfin, le ministère a nommé le Pr. Robert Garcia, doyen de l’UFR d’Odontologie de l’université Paris Diderot, en tant que "conseiller en charge de la reprise des soins". Son rôle sera de "renforcer le dialogue avec les professionnels, et assurer des échanges avec le collectif de patients."
Cette annonce de Marisol Touraine est un succès pour le Collectif contre Dentexia, qui dénonçait le 31 mars dernier la faiblesse des premières "mesurettes" annoncées alors par la ministre. "On ne peut que se féliciter qu’il y ait eu une réponse institutionnelle permettant la reprise des soins pour les ex-patients", a déclaré Abdel Aouacheria, porte-parole du collectif, à l'AFP.