Au lendemain du desserrement des Zones à faibles émissions par le gouvernement, du côté de la Ville et de la Métropole de Lyon on estime que l’État "tue grosso modo la ZFE" au niveau national, mais cela pourrait être bénéfique pour la ZFE lyonnaise.
Les Zones à faibles émissions (ZFE) n’ont pas fini de faire débat, que ce soit au niveau local ou national. Quinze jours après l’adoption par la Métropole de Lyon d’une ZFE amplifiée, mais largement remaniée au fil des mois sous la contrainte de l’opinion, c’est au tour de l’État de reculer sur ce dispositif visant à améliorer la qualité de l’air.
"Les ZFE on les met au placard"
Valentin Lungenstrass, adjoint aux mobilités de la Ville de Lyon
Lundi 10 juillet, à la lumière d’un rapport présenté par Jean-Luc Moudenc, élu de la Métropole de Toulouse et Anne-Marie Jean, élue de la Métropole de Strasbourg, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a mis un coup de frein important au déploiement des ZFE, non sans une certaine contradiction. Tout en insistant sur le fait que "les ZFE sont un dispositif clef pour réduire l’impact déterminant des émissions des véhicules dans les grandes agglomérations" Christophe Béchu a annoncé un assouplissement des restrictions de circulation dans les agglomérations où les seuils de pollution sont dépassés.
"L’objectif n’est pas d’ennuyer les Français"
"L’objectif n’est pas d’ennuyer les Français ni de faire des mesures anti-pauvres mais d’en finir avec le nombre de morts de la pollution de l’air qui est encore de 47 000 par an", a rappelé le ministre lundi. Des mots prononcés à l’issue d’un comité de concertation nationale visant à apaiser les tensions autour du déploiement des ZFE, qui fait l’objet de vives critiques de certains français, mais aussi de certaines collectivités qui se retrouvent prises entre des questions de justice sociale et de santé publique.
Seules Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg et Rouen continueront donc à renforcer les mesures de leurs ZFE pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants, ces cinq métropoles dépassant les seuils établis après 2005. Les trente autres agglomérations jusqu’ici concernées par les ZFE auront désormais pour seule obligation d’interdire avant le 1er janvier 2025 les véhicules les plus anciens, immatriculés avant 1997. Parmi elles, sept l’ont déjà fait à l’instar de Grenoble, Clermont-Ferrand ou encore Saint-Étienne et les autres devront le faire prochainement. En revanche, plus question d’interdire les véhicules Crit’Air 4 au 1er janvier 2024 puis les Crit’Air 3 au janvier 2025, une ZFE à la carte se dessinant dans l’Hexagone.
Des seuils moins élevés que ceux de l'OMS
"Ça tue grosso modo la ZFE", déplore Valentin Lungenstrass, l’adjoint aux mobilités de la Ville de Lyon et élu au sein du conseil de la Métropole de Lyon. Présent lundi lors du comité interministériel pour représenter les deux collectivités locales, l’élu écologiste dit regretter une "hypocrisie" de la part de l’État. "[Il] se base sur les seuils réglementaires actuels [pris après 2005, NDLR], même si on connaît les préconisations de l’OMS [délivrées en 2021, NDLR] sur le sujet et que des discussions très concrètes pour faire évoluer les seuils sont en cours entre le parlement européen, le conseil de l’Europe et les commissions. C’est incompréhensible en termes de santé publique". Presque toutes les agglomérations françaises dépassent ainsi les valeurs recommandées par l’OMS, soit 10 μg de NO2/m3. En 2022, seules Saint-Nazaire et Le Mans sont restées sous ce niveau.
"Pour toutes ses politiques concernant l’environnement le gouvernement est plutôt sur le recul. Les contraintes environnementales les embêtent et de plus en plus de signes montrent que l’environnement est loin d’être la priorité", analyse Jean-Charles Kohlhass, le vice-président de la Métropole de Lyon en charge du déploiement de la ZFE dans l'agglomération. L'élu Oullinois veut toutefois croire que l'évolution des normes européennes contraindra bientôt le gouvernement à revoir une fois de plus sa copie.
"C’est un bien pour la Métropole de Lyon et notre ZFE, mais d’un point de vue global le gouvernent français est en retard, l’inverse m’aurait étonné…"
Jean-Charles Kohlhass, le vice-président de la Métropole de Lyon
En attendant, ce recul du gouvernement laisse de nombreuses questions en suspens, notamment sur l’accompagnement financier pour les cinq métropoles qui devront continuer à renforcer leur ZFE. À en croire Valentin Lungenstrass, difficile pour le moment de savoir quel sera l’impact de cette décision, "la seule annonce qu’ils ont faite c’est cette différentiation entre territoires ZFE et territoire de vigilance. Ils reviendront en septembre-octobre vers les collectivités pour évoquer les changements".
Quid des aides pour la Métropole de Lyon ?
Alors que certains parlementaires de gauche et de droite veulent aller plus loin dans le détricotage des ZFE — le RN et LR ont proposé de supprimer les ZFE et les Insoumis ont proposé un moratoire — Valentin Lungenstrass garde "l’espoir" que dans les cinq agglomérations encore concernées par une ZFE stricte l’État maintienne son engagement. Sur la question du déploiement des radars visant à contrôler le respect des ZFE, qui ne devrait pas être opérationnelle avant le 2e semestre de 2024, mais aussi sur l’augmentation des aides pour les professionnels et les particuliers pour changer de véhicule.
"J’ai compris qu’ils voulaient concentrer les aides de l’État sur ces 5 territoires"
Jean-Charles Kohlhass, le vice-président de la Métropole de Lyon
Du côté de la Métropole de Lyon on voit même des signaux positifs dans la prise de parole Christophe Béchu sur le volet de l'aide économique. "Dans la mesure où le gouvernement dit consacrer une part importante des 7 milliards d’euros prévus pour la transition écologique sur les métropoles qui restent des territoires ZFE, je me dis que nous devrions avoir plus d’aides de l’État", fait valoir Jean-Charles Kohlhass. Notamment pour le développement des transports en commun.
le RN et LR ont proposé de supprimer les ZFE et les Insoumis ont proposé un moratoire , devinez voir vers qui vont aller les voix des personnes de la métropole, qui ont besoin de leur bagnole ??
Coté transport , on veut pas du tunnel, donc du covoiturage, comment approvisionner les "me.des " de Chine ....
..Kohlhass, s'occupe d'un nouveau téléphérique ??nous devrions avoir plus d’aides de l’État", développement des transports en commun. à pleurer.
Pour résoudre le problème de la pollution automobile, c'est très simple :
que la ville de Lyon et la métropole communiquent sur tous les produits chimiques (dont les produits cancérigènes) que produisent les automobilistes, et qu'ils répandent de manière dictatoriale (sans demander l'avis des non-automobilistes) dans l'environnement de tous.
Les automobiles polluent l'eau, l'air, la terre, et on est encore en train de "tergiverser"...
Pourquoi ?
Comme d'habitude, pour des raisons "de fric". "Ouin ouin il me faut une voiture pour avoir un job, mais il me fait un job pour payer ma voiture" (parce que la société a été organisée pour perdre son temps dans les transports pendulaires et autres). Enfermé dans cette boucle sans fin... et pendant ce temps les consommations de pétrole continuent à augmenter sur toute la planète, continuant à tout détruire.
Une société d'irresponsables, le tout dans une dictature qui ne dit pas son nom.
La solution existe là aussi : devenir adultes au lieu d'être des enfants capricieux, et changer de système économique.
Du moment que cela ne va pas dans leur sens ou ne vient pas d'eux, ils sont contre que ce soit pour le tunnel France-Italie ou pour l'allègement des ZFE. Dans le même temps aucune campagne pour dissuader les lyonnais d'installer des climatisations pourtant énergivores et qui rejettent de l'air chaud...