Ce jeudi matin, Gérard Collomb a présenté un projet de végétalisation à Lyon à la place des voies de bus et emplacements cyclables, tandis que l'espace dédié aux voitures est majoritairement préservé. Ce projet expérimental, qualifié par certains de "greenwashing", a déclenché une vague de réactions négatives.
Comme le veut l'expression "l'enfer est pavé de bonnes intentions". Gérard Collomb et ses équipes ne devaient pas s'attendre à un tel déferlement de réactions négatives après la présentation d'un projet de végétalisation de la rue Édouard Herriot en Presqu'île. En théorie, l'idée est bonne, sacrifier une voie de circulation pour la remplacer par des modules en bois qui accueillent plantes et arbustes. En pratique, le projet qui doit voir le jour en septembre va être réalisé sur les voies de bus, également utilisés par les cyclistes. Bus, cyclistes et voitures sont ramenés sur la même voie, tandis que seulement 24 places de stationnement seront supprimées sur 180.
Un bad buzz
De nombreuses réactions négatives sur les réseaux sociaux ont suivi cette annonce, considérée comme "surréaliste" par des internautes qui se sont demandés s'il s'agissait d'un canular "ou poisson d'avril en retard". D'autres parlent de "greenwashing" (verdissage), regrettant que "la voiture garde la majeure partie quand les emplacements pour les modes verts sont supprimés", "Végétaliser c’est bien. Le faire sans manger de la place aux piétons, aux cyclistes et aux transports en commun aurait été mieux". "Grand écart", "paradoxe", "mauvais calcul électoraliste", "peur des lobbys", "incompréhensible quand on nous demande de laisser la voiture à la maison pour prendre les TCL ou le vélo"... difficile voire impossible de trouver des réactions qui se réjouissent du projet.
Nombreux sont à regretter "le manque de courage politique pour aller jusqu'à la piétonnisation de la rue Édouard Herriot". D'autres soulignent une étude réalisée à Madrid et citée par Lyon Capitale qui montre que le montant des achats effectués durant la période des fêtes de fin d'année a augmenté de 8,6 % en 2018 dans la zone où les voitures les plus polluantes ont été interdites. Enfin, l'association La Ville à Vélo a réagi, y voyant un projet qui met en danger les cyclistes et proposant un contre-projet où la voie pour les voitures est supprimée pour ne garder que celle pour les bus (voir ici). En termes de communication, c'est tout simplement un "bad buzz" (mauvais bruit).
Enfin, certains ont vu dans cette annonce une provocation volontaire pour faire oublier que le domicile de Gérard Collomb a été perquisitionné mercredi (lire ici). Mais c'est oublier que toute "potentielle affaire" peut être moins dévastatrice en termes d'image qu'un projet qui se veut écologique, mais où la voiture en ville est sanctuarisée quand les premiers sacrifiés sont ceux qui utilisent les transports en commun ou les modes doux. Gérard Collomb a désormais quelques semaines pour revoir sa copie et s'éviter le hors sujet.
Dans une ville qui a fait + 20% de vote vert il y a quelques jours, nous sortir ce genre de pitrerie tient quasiment du super pouvoir. https://t.co/BqIjG2US8m
— Maxime Gueugneau (@MGueugneau) 6 juin 2019
Ha bah oui tiens, prenons sur les aménagements cyclables @gerardcollomb. On roulera au milieu de la route en se faisant klaxonner par ceux qui votent toujours pour vous. https://t.co/RukX76kmmg
— Lorenzo Tourte (@LorenzoTourte) 6 juin 2019
Chère @FOUZIYABOUZERDA je vous propose de rencontrer rapidement @gerardcollomb pour faire valoir les intérêts communs des TC et 🚴♀️ ! https://t.co/hWl0hGnPa2
— Fabien Bagnon (@Fabien_Bagnon) 6 juin 2019
Mais en nuisant aux pistes cyclables / voies de bus ?! Ce visuel est délirant et inquiétant, @gerardcollomb.
Cc @LaVilleaVelo @Fabien_Bagnon https://t.co/jul8FIedrl— LyonHappiness (@LyonHappiness) 6 juin 2019
Quand les élus sont du siècle dernier, il faut adhérer aux lobbies qui ont une vision d'avenir -> rejoignez @LaVilleaVelo c'est avec eux qu'on va gagner 🚲 https://t.co/ucIcNRrkjh https://t.co/6MQKmD3QG1
— Lyon à Vélo (@LyonAVelo) 6 juin 2019