Professionnels de santé et travailleurs sociaux se sont mobilisés devant la Métropole pour contester la décision de suspendre temporairement la mise à l'abri des femmes isolés et enfants. @Léa AUJAL
Professionnels de santé et travailleurs sociaux se sont mobilisés devant la Métropole pour contester la décision de suspendre temporairement la mise à l’abri des femmes isolés et enfants. @Léa AUJAL

“Des bébés de trois jours dorment dehors” : À Lyon, travailleurs sociaux et professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme

Alors que la Métropole ne prend plus en charge de nouvelles nuitées d’hôtel pour les publics sans-abris qu’elle accompagne, dont des femmes isolées avec enfants de moins de trois ans, les équipes mobiles de santé et les travailleurs sociaux dénoncent cette décision.

Quelque 150 personnes se sont rassemblées mercredi 31 juillet devant la Métropole de Lyon après la décision de la collectivité de suspendre temporairement, en raison d’une “situation budgétaire contrainte”, la mise à l’abri de mères isolées et de leurs bébés. Une mesure largement contestée par les travailleurs sociaux et les équipes mobiles de santé, dont une partie (deux personnes du collectif hébergement en danger et trois personnes représentant les équipes mobiles en santé) a été reçue par Antoine Dullin, conseiller social et Solidarité de Bruno Bernard et Lucie Vacher, vice-présidente déléguée à l'Enfance la Famille et la Jeunesse.

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“Une ligne rouge a été franchie”

Les professionnels de santé et travailleurs sociaux sont unanimes : ils demandent à ce que la Métropole revienne sur cette décision. “Comment peut-on envisager qu’un enfant de trois ans puisse dormir dans la rue ? Devoir justifier l’hébergement est terrible. La rue, c’est la dégradation de l’état de santé. Nous ne sommes pas des fossoyeurs. L’hébergement digne pour toutes et tous, c’est une question de santé publique et de cohérence politique”, alarme Médecin du Monde. “Les équipes ont rencontré un enfant de 5 jours dans une voiture. Une ligne rouge a été franchie. On atteint un niveau d'humanité incroyable.”, déplore Maud Bigot, présidente de la Fédération des Samu sociaux. "On demande une concertation entre l'État et la métropole. On ne peut pas passer l’été comme ça. On ne sait plus quoi dire aux gens. Les équipes sont à bout.”, ajoute t-elle.

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La Métropole remet la faute sur l’Etat 

Après concertation avec les élus de la Métropole, les professionnels de santé et travailleurs sociaux se disent “déçus”. “La Métropole remet la faute sur l’Etat”, rapporte les collectifs. “Si des sites devraient être créés d’ici la fin de l’année, il y’a en ce moment-même des femmes enceintes et des bébés qui dorment à la rue sous cette chaleur. On ne peut pas brader sur des vies humaines., rapporte l'association Médecin du Monde.

En début d’année, la préfecture a annoncé l’ouverture de 300 nouvelles places d’hébergement d’urgence sur la métropole. A Lyon, au 1er juillet 2024, 143 enfants dorment à la rue selon le dernier décompte de l'association Jamais Sans Toit.

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