Commerçants sur cette place du 6e depuis une vingtaine d'années, les fleuristes ont assisté à une chute de la fréquentation de leur enseigne Le Kiosque Fleuri, évaluant leur baisse du chiffre d'affaire aux alentours de 34% sur l'exercice des trois dernières années. En plus du bruit et de la poussière engendrés par les travaux, le kiosque des Gourland souffre, selon eux, d'un " profond manque de visibilité " sur la place.
Décidés à prendre leur retraite, les fleuristes sont contraints à poursuivre leur activité pour palier au manque à gagner de ces derniers temps. " Meurtris dans leur chair ", selon les termes de leur avocat Renaud-Jean Chaussade, les époux Gourland décident de porter l'affaire devant le tribunal administratif de Lyon. Ils demandent la somme de 44 000 € d'indemnités (équivalent à un an de chiffre d'affaire environ) à la société délégataire du Grand Lyon, pour réparer les préjudices que leur a causés la construction du parc de stationnement sur la place.
Le rapporteur public a évalué à 15 000 €, les dédommagements dont pourraient bénéficier les fleuristes de la place Maréchal Lyautey.
Rappelant que "la fréquentation d'un commerce dépend de sa visibilité ", Renaud-Jean Chaussade a également tenu à faire remarquer durant l'audience que ses clients, les époux Gourland, ont été victimes de préjudices moraux importants tels que "des troubles du sommeil " et " une anxiété quotidienne ". Pour sa part, la société Lyon Parc Auto, représentée par l'avocate Nathalie Nguyen, estime que les travaux étaient " conformes au domaine public " et que le parking sera " bénéfique à l'avenir " pour l'ensemble des commerces. Le délibéré sera rendu dans un mois.
Emeric Merlin