Une petite soixantaine d’hommes a investi ce mercredi les locaux de la fédération départementale du BTP, pour réclamer la réouverture des négociations relatives au départ anticipé à la retraite pour les salariés occupant des postes pénibles. Devant les dégradations relevées dans le bâtiment, les organisations professionnelles ont décidé de porter plainte.
Ils étaient une soixantaine de militants de la Fédération nationale des salariés de la construction, du bois et de l'ameublement à mener, hier mercredi, une action coup de poing dans les locaux de la fédération départementale du bâtiment, à Villeurbanne.
Vers 8h, une poignée d'hommes a réussi à bloquer la porte d'accès principale, permettant aux autres militants de s'introduire dans le bâtiment de l'avenue Condorcet. Les salariés présents ont quitté les locaux, y laissant uniquement les manifestants et un petit stock d'œufs qu'ils ont jetés sur les murs et sur certains membres du personnel.
Les responsables de la fédération départementale du BTP évoquent d'importants dégâts et dégradations sur les cinq étages de l'immeuble. Le secteur a rapidement été bouclé par la police, qui a délogé les manifestants peu avant midi et procédé à des contrôles d'identité. Une quarantaine d'individus ont refusé de s'y soumettre et ont été conduits au poste de police. Le dernier est sorti dans l'après-midi.
Pénibilité
"Cette action revendicative se situe dans le cadre de notre campagne revendicative pour un départ anticipé pour les métiers pénibles. Une revendication que nous portons depuis 2001", expliquent les militants CGT dans un communiqué parvenu aux rédactions alors qu'ils débutaient l'occupation à Villeurbanne. "Quelques confettis jetés et quelques autocollants collés ne sont rien face aux vies brisées de 200 familles à la suite de la perte d’un proche mort sur un chantier, chaque année. Quelques tomates et œufs ne sont rien face aux handicaps de milliers de salariés usés par la pénibilité du métier ou par les accidents de travail ou de trajet", ajoute ce même communiqué.
Plainte
Du côté des organisations professionnelles, cette action coup de poing ne passe pas du tout. Elles dénoncent des méthodes "scandaleuses et violentes qui vont à l'encontre du dialogue social qui prévaut dans la profession". Elles affirment en outre que "le dialogue n'a pas manqué d'être proposé aux manifestants ce matin [mercredi]".
Concernant le fond de la question, les organisations professionnelles rappellent que la loi a été votée. Malgré les aménagements, elles considèrent que ce projet est "inapplicable en l'état actuel, dans le BTP, et [qu']il est particulièrement préjudiciable à l'emploi".
Les organisations professionnelles annoncent qu'elles vont porter plainte, suite aux dégradations de leur bâtiment.