Piste cyclable quai Sarrail – © Manon Botticelli

Des pistes cyclables "non genrées" : face à la polémique, Fabien Bagnon répond à Lyon Capitale

Vivement critiqué sur Twitter après avoir mentionné des pistes cyclables "non genrées" mardi 7 juin, le vice-président de la Métropole Fabien Bagnon désamorce la polémique dans Lyon Capitale.

Des pistes non-genrées à Lyon ? Dans une réponse à son propre tweet publié le 5 juin dernier, Fabien Bagnon, vice-président écologiste de la Métropole chargé de la voirie, a déchainé les foules sur les réseaux sociaux en évoquant le sujet.

Dans le post d'origine, l'élu métropolitain évoque les Voies Lyonnaises avant de mentionner trois hommes à qui il propose d'emprunter une de ces pistes cyclables. Interpellé par l'association Femmes en mouvement sur la parité dans l'usage du vélo, Fabien Bagnon répond que " la communauté de femmes à vélo “Beyond My Bike” participe aux réunions techniques avec les équipes des Voies Lyonnaises pour concevoir des pistes non genrées et donc inclusives". 

Polémique sur les réseaux

Seulement, le terme employé par l'écologiste a provoqué un torrent de réactions et d'incompréhensions auprès des internautes. "Ne me demandez pas ce que c'est, je cherche comment une route peut être sexiste. Mais il semble primordial de faire en sorte que LA bicyclette soit aussi bienvenue que LE vélo ou iel biclou" a commenté Emmanuelle Ducros. Fabien Bagnon a tenté de se justifier en citant plusieurs études urbanistiques et sur le genre. "Quand on parle d'aménagement non genré, on cherche à identifier ce qui peut freiner son utilisation par un genre. Est-ce un problème d'éclairage nocturne ? Est-ce que la piste est monopolisée pour des usages sportifs principalement masculins ?", a-t-il rétorqué.


"Ce que je voulais simplement signifier c'est que des aménagements sont mis en place pour toutes et tous. Il y a une conception de l'aménagement qu'on veut faire convenir à tout le monde car il s'agit d'un usage qui doit se destiner à tous nos concitoyens"
Fabien Bagnon, vice-président écologiste de la Métropole chargé de la voirie


Mercredi 8 juin, le membre de l'exécutif métropolitain reconnaît dans Lyon Capitale ne pas avoir utilisé le bon terme pour exprimer son idée. "Ça a été sorti de son contexte. J'ai été interpellé sur les réseaux par l'association Femmes en mouvement car dans un post j'ai pointé trois hommes. C'était un post très masculin dans lequel je m'adressais à des bonnes connaissances. On me l'a fait remarquer et j'ai indiqué que les femmes étaient bien prises en compte dans les voies lyonnaises. Et c'est là que j'ai employé le terme de non genré. C'est la première et dernière fois que je l'emploie", a-t-il expliqué

Éviter la sortie de route ?

Il regrette par ailleurs que la polémique ait pris autant d'ampleur, et entend corriger le tir : "Le terme a été repéré par Emmanuelle Ducros qui a isolé le terme sans se soucier du contexte. Forcément ça a pris de l'ampleur. Ce que je voulais simplement signifier c'est que des aménagements sont mis en place pour toutes et tous. Il y a une conception de l'aménagement qu'on veut faire convenir à tout le monde car il s'agit d'un usage qui doit se destiner à tous nos concitoyens. Il ne s'agit pas d'un terme que j'ai mis en avant, c'est suite à une réponse, à une interpellation, que je l'ai utilisé".


"Quelle sera la suite ? Une distinction par l’âge ? Par la taille du mollet ? Par la couleur du vélo ? Bienvenue en absurdie !"
Le Rassemblement de la droite, du centre et de la société civile à la Métropole de Lyon


Les critiques débordent à droite

Du côté de l'opposition, le Rassemblement de la droite, du centre et de la société civile à la Métropole de Lyon n' a pas manqué de réagir. Le groupe composé d'Alexandre Vincendet, maire de Rillieux-la-Pape, ou encore le maire du 6e arrondissement Pascal Blache, a fait part de son étonnement par l'intermédiaire d'un communiqué : "Mais où va donc se nicher l’idéologie ? Eh bien, avec l’exécutif EELV-LFI-PC-PS métropolitain, jusque dans les pistes cyclables puisque désormais on apprend que ces dernières ont un genre ! Pire, elles peuvent ne pas être inclusives ! Qu’est-ce donc qu’une piste cyclable non genrée ? Une piste où un cycliste peut rouler en sécurité car protégée et éclairée ? Si c’est bien ça, tous les pratiquants du vélo sont concernés quel que soit leur sexe. C’est la même chose pour les piétons qui préfèrent marcher sur un trottoir praticable dans une rue éclairée et même vidéosurveillée car ils se sentent plus en sécurité !" ont tempêté les élus. Et d'interpeller directement la majorité : "Quelle sera la suite ? Une distinction par l’âge ? Par la taille du mollet ? Par la couleur du vélo ? Bienvenue en absurdie ! Si faire parler de soi est atteint, agir concrètement pour les Grand Lyonnais est plus discutable".

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