Près de six mois après de premières analyses, la présence de perfluorés, aussi appelés "polluants éternels", a de nouveau été détectée dans des proportions importantes dans des œufs pondus chez des particuliers de 12 communes du sud de la Métropole de Lyon.
La situation ne s’améliore pas dans le sud de la Métropole de Lyon. Près de six mois après un communiqué dans lequel la préfecture du Rhône informait avoir détecter la présence de perfluorés, aussi connus sous le nom de polluants éternels du fait de leur résistance dans le temps, dans des œufs pondus sur le territoire de la Métropole de Lyon, les résultats de nouvelles analyses confirment l’étendue de la contamination des sols.
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Jusqu'à six fois la norme
En janvier, les taux de PFAS, pour poly et perfluoroalkylées, détectés sur les communes de Oullins et Pierre-Bénite étaient 8 à 17 fois supérieurs à la norme autorisée. Cette fois, les analyses conduites sur 12 communes limitrophes, où la consommation des œufs et volailles de particuliers est déconseillée depuis six mois, montrent que 85% des échantillons collectés "ne respectent pas la norme européenne applicable aux produits mis sur le marché", alerte la préfecture du Rhône.
"85 % des échantillons (34 sur 40) ne respectent pas la norme européenne applicable aux produits mis sur le marché"
Préfecture du Rhône
La réglementation européenne préconise que la concentration de PFAS ( PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS) dans des œufs frais ne doit pas dépasser un taux 1,70 μg/kg. Sur 40 échantillons collectés en mai 2023 sur les communes à Lyon 7e et 8e, Brignais, Chaponost, Charly, Feyzin, Francheville, La Mulatière, Saint Fons, Sainte Foy lès Lyon, Solaize, Vernaison, Vourles, 34 "présentent des teneurs en PFAS égales en moyenne à deux fois la norme pour la somme des 4 PFAS recherchés. Les valeurs les plus élevées atteignent jusqu’à six fois la norme. Toutes les communes sont concernées par au moins un échantillon non conforme".
Toujours selon la préfecture du Rhône, « les échantillons d’œufs comportant les taux les plus élevés sont situés à proximité de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite. Toutefois, plus les échantillons prélevés sont éloignés des sites industriels, plus le facteur géographique paraît moins déterminant : des échantillons proches géographiquement peuvent présenter des taux en PFAS très différents ». En revanche, les œufs prélevés au sein des élevages professionnels sont, quant à eux, "tous conformes".
Une nouvelle campagne d'analyses
À la lumière de ces nouveaux résultats, une troisième campagne d'analyse va être menée en septembre autour de la plateforme industrielle située au sud de Lyon. Pour l’heure, le nom des villes concernées n’a pas encore été dévoilé, celles-ci seront informées de cette nouvelle campagne durant l’été. Grâce au prélèvement d’une centaine d’échantillons, "l’objectif sera de pouvoir comparer les résultats de territoires urbains, péri-urbains et ruraux", précisent les services de l’État.
En attendant, les recommandations visant à prévenir la consommation des œufs et volailles de particuliers sur les communes citées précédemment sont maintenues et étendues au 2e arrondissement de Lyon.
D'où viennent les perfluorés ?
Pour rappel, utilisés dans le secteur de l’industrie et dans la fabrication de plastique, les perfluorés présentent d’importantes propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes aux fortes chaleurs. Depuis les années 1950 on les retrouve notamment dans des produits de consommation courante comme les textiles, les emballages alimentaires, les poêles ou encore certains produits phytosanitaires. Lorsqu’ils sont rejetés dans la nature ils se transforment alors en polluants éternels, contaminant les sols ou encore l’eau.
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- En revanche, les œufs prélevés au sein des élevages professionnels sont, quant à eux, "tous conformes". -
Comment font-ils ? Ils ont des poules en batterie (qui ne mangent pas de vers de terre ni ne picore le sol) et qui boivent à de l'eau du robinet ?
Parce que le réseau d'eau des agriculteurs est contaminé (il puise dans le Rhône en aval des usines).
Il serait temps d'avoir ces publications de résultats disponibles pour tous.
La transparence !
🙂
Ca fait certainement des décennies oui, des dizaines d'années que cette contamination existe.
Avec les techniques modernes d'analyse et de détection , on peut aujourd'hui voir des quantités extrêmement faibles de molécules dans les solides ou les liquides.
Combien ces œufs contiennent ils de plomb ? de mercure ? (tous cancérigènes certains contrairement aux PFAS)
Combien l'air que nous respirons contient de HAP et particules , cancérigènes certains ?
Jusqu'ou peut on avoir peur de tout, raisonnablement ?
Les PFAS : En raison d'un risque possible, en application du principe de précaution, l'un des PFAS, le PFOA, est classé par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) dans le groupe 2B des « substances peut-être cancérogènes pour l'homme »
Mais il y a plus de 10000 molécules de cette famille de produits chimiques, et qui a les moyens financiers d'analyser les conséquences sur la santé de chacune de ces molécules ? Qui peut gérer les "effets cocktails" ?
Personne. C'est pour ça qu'il faut interdire la production de ces polluants éternels que sont les perfluorés.
Par contre, cancérigène n'est pas "pour faire peur", et c'est pour ça qu'il faut "jeter" les poêles au téflon dont le revêtement a été rayé, détérioré, comme indiqué par les fabricants eux-même en tout petit.
Et comme d'habitude, des gens payés pour semer le trouble et le doute (qui peuvent être légitimes sauf lorsqu'ils servent le statu quo et la volonté de ne rien analyser),
viennent dire "c'est pas de notre faute, mais les autres ils sont méchants aussi".
Le "raisonnablement" n'est possible qu'avec la raison, les raisonnements, les analyses indépendantes et non payées par ceux qui produisent ces matières. Car on a vu ce que ça donnait avec l'industrie du tabac, celle de l'amiante, etc.
J'ai bien peur que la réalité soit moins prosaïque...d après plusieurs informations obtenues à des réunions organisées ou non par les autorités c'est plutôt qu'on ne les trouvait pas parce qu'on ne les cherchait pas.car pas de normes contraignantes..au Etats Unis ce problème est connu depuis des décennies
et son impact dévastateur sur la santé des riverains,en France le Téflon avait été mis sur la touche à la suite de ces informations venues des EU.