Dans son rapport d'observations sur les comportements violents dans les stades durant la saison de Ligue 1, Sportitude signale les violences et le racisme d'une poignée de supporters de l'Olympique lyonnais. Détails.
Président-fondateur du collectif indépendant Sportitudes, créé en septembre 2011, et vice-président de SOS Racisme, Hermann Ebongue dénonce ces "franges" violentes des stades dans le but "d'aider le vrai football". "L'objectif de ce rapport est avant tout d'aider les clubs de football dans leur lutte contre la violence dans les stades", affirme l'intéressé. L'observation des violences dans les stades reste l'objectif numéro un de cette association forte de 2200 adhérents. Ainsi que l'éducation des scolaires et des jeunes contre ces mauvais comportements.
Menée tout au long de l'année par les membres du collectif, cette enquête fait le point sur les problèmes rencontrés dans tous les stades de France, notamment à Nice, Ajaccio et Lyon. Déjà épinglé par le passé, l'antre des joueurs de l'OL est de nouveau montré du doigt à cause d'une "minorité de personnes qui ne représentent pas la majorité des vrais supporters", souligne le vice-président de SOS Racisme.
Une trentaine de personnes concernées
C'est au cours de la dernière saison de Ligue 1 que 450 membres actifs de Sportitude "ont observé les supporters à l'intérieur et à l'extérieur des stades en arrivant trois heures avant le début de la rencontre, et en restant deux heures autour du stade après la fin des matchs", explique Hermann Ebongue. Une méthode qui a permis de dévoiler l'existence d'une trentaine de personnes aux comportements "violents et racistes". Répartis entre les virages nord et sud, ils se mêlent à la foule des associations de supporters, comme les Bad Gones, en "portant parfois leurs couleurs pour passer inaperçus", selon Hermann Ebongue.
Mais leur existence est loin d'être une découverte pour ce collectif associé à SOS Racisme sur les questions de discriminations dans les stades. La fameuse association a déjà porté plainte deux fois contre certains de ces "supporters". L'une des plaintes concerne notamment une vidéo postée sur Youtube montrant des individus chantant à la gloire du White Power. Désormais connus des membres du collectif, les extrémistes du stade ont été signalés à l'Olympique lyonnais et à la police.
Une démarche essentielle selon le président de Sportitude, qui souhaite "aider les clubs en leur apportant des solutions contre cette minorité qui n'a rien à faire dans les tribunes et qui stigmatise les vrais supporters". Mais Hermann Ebongue ne compte pas s'arrêter là puisque la surveillance de cette "frange radicale" au stade de Gerland se poursuivra au cours de la nouvelle saison de Ligue 1.
Lire ou relire :'Fafland ? Panorama de l’implantation de l’extrême-droite chez les supporters de l’OL''En février, [L'OL] a été placé sous surveillance par la Direction Nationale de Lutte Contre le Hooliganisme [--]. Mais l’hypocrisie des instances dirigeantes du club olympien et le strabisme des journalistes sur cette question présentent les incidents comme des faits individuels ou d’une minorité incontrôlée. C’est vite oublier que c’est toute une ambiance, un contexte de tribune et un état d’esprit singulier qui favorisent ces « dérapages ». Et si la proximité entre certains supporters, ou groupes de supporters, et les milieux nationalistes a toujours existé, à Lyon comme dans d’autres villes, s’affichant parfois même sans complexe, elle prend une dimension particulière dans un contexte local de radicalisation d’une partie de l’extrême-droite.'http://rebellyon.info/Fafland-Panorama-de-l-implantation.html