Palais de justice de Lyon @Hugo LAUBEPIN
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Deux ans de prison ferme requis dans le procès pour "recel de cadavre" à Lyon

La peine maximale de deux ans d'emprisonnement ferme a été requise mardi contre un quadragénaire poursuivi à Lyon pour "recel de cadavre", 23 ans après un meurtre commis par son père en 2001, à l'origine de l'affaire mais prescrit.

"Ma consternation n'est rien par rapport à votre colère, mon émotion n'est rien par rapport au déchirement que vous éprouvez", a déclaré le procureur de la République Alain Grellet, présentant "les excuses de l'institution judiciaire" en se tournant vers la famille en pleurs.

Le procès solde une affaire non résolue au parcours chaotique : Mohamed Abdelhadi a disparu le 9 décembre 2001 à Villefranche-sur-Saône (Rhône) à l'âge de 27 ans. Pendant des années, sa famille a multiplié les recherches sans aucune avancée. Le dossier a rebondi en 2015 quand une femme, victime de violences conjugales, a accusé trois de ses proches, un père et ses fils, de l'avoir tué.

En garde à vue, le père a avoué avoir frappé et poignardé Mohamed Abdelhadi, à cause du vol d'un lecteur de disques, dans un contexte de toxicomanie. Ses deux fils ont confirmé la scène et précisé que le corps avait été caché puis enterré dans un bois où il a été retrouvé en 2016.

Des dossiers perdus par la justice

Le père a été mis en examen pour meurtre et écroué, son fils aîné pour complicité et le cadet pour recel de cadavre. Mais l'avocat du père a saisi la justice, estimant que le délai de prescription, qui était alors de 10 ans, était dépassé en l'absence "d'acte interruptif" dans la procédure.

En 2008, la famille de Mohamed Abdelhadi avait pourtant déposé une plainte pour "disparition inquiétante", mais les dossiers ont disparu. "Vos cris d'alerte pendant quinze ans, ça ne comptait pas", a plaidé David Metaxas, avocat de la partie civile.

Le prévenu a reconnu avoir aidé son père à cacher le corps du jeune homme dans le placard de la chambre de son frère, puis dans la cave de sa grand-mère paternelle. "Je suis resté tétanisé. Je n'arrivais pas à le croire. Je faisais ce qu'il demandait de faire", a-t-il expliqué, disant avoir été terrifié par son père violent.

Son avocat a demandé au tribunal de retenir l’altération du discernement diagnostiqué par les experts. Le jugement est mis en délibéré au 7 novembre 2024.

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