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Deux élections à Lyon : confusion à tous les étages

La première campagne métropolitaine de l’histoire peine à s’emballer. D’abord parce que la collectivité n’a pas encore été identifiée par l’ensemble des électeurs. L’offre politique est aussi rendue difficilement lisible par les divisions internes. Les haines personnelles occultent un débat d’idées qui a du mal à émerger. La Métropole, par ses compétences et ses 3,5 milliards d’euros de budget, n’est pourtant pas un enjeu mineur. À quelques jours du premier tour, l’issue du scrutin est encore incertaine.

La ligne d’arrivée est en vue, mais le paysage reste flou. Dans cette première campagne métropolitaine de l’histoire, les candidats essuient les plâtres et naviguent à vue. Les sondages se multiplient sans apporter d’éclairage sur le scrutin métropolitain comme municipal. Ils donnent tous à voir un duel entre les écologistes et Gérard Collomb, le candidat investi par La République en Marche. La droite est distancée, même si Étienne Blanc parie sur une remontée, à Lyon, dans la dernière ligne droite et qu’un frémissement dans les enquêtes donne du poids à des assertions qui empruntaient jusque-là à la méthode Coué. Les dissidents d’En Marche et anciens dauphins de Gérard Collomb connaissent des fortunes diverses. À quelques semaines du premier tour, David Kimelfeld est encore dans le match à la Métropole alors que Georges Képénékian n’arrive pas à faire décoller sa campagne. La gauche paie, elle, le prix de ses divisions : Nathalie Perrin-Gilbert et le PS bourlinguent autour des 10 % et sont cantonnés au rôle de possibles alliés. Les grands rapports de force de la campagne semblent figés et c’est à ce jour, l’une des rares certitudes d’un scrutin dont l’épilogue est incertain. Pour la première fois depuis le début de la campagne, un sondage de deuxième tour a été réalisé par BVA pour Mag2Lyon. Il donne les écologistes vainqueurs avec une courte avance à Lyon. Mais Grégory Doucet (EÉLV), Yann Cucherat (LREM) et Étienne Blanc (LR) se tiennent en 4 points et évoluent dans la marge d’erreur. Ce qui rappelle encore une fois que cette élection pourrait ne déboucher sur aucune majorité. Pour l’emporter à Lyon, une liste doit conquérir a minima cinq arrondissements. Au niveau métropolitain, l’incertitude est au moins aussi grande. Un constat se dégage dans tous les états-majors des candidats : personne ne pourra gagner seul. L’institut BVA avait testé un sondage de second tour, mais a préféré ne pas en dévoiler les résultats. Le découpage en quatorze circonscriptions, quand les enquêtes d’opinion sont réalisées sur l’ensemble de la métropole, rendait à leurs yeux l’exercice trop incertain. “Gérard Collomb perdait la Métropole au profit des écologistes”, veut-on croire dans le camp de David Kimelfeld. Pour EÉLV, les vents sont toujours porteurs. “Gérard Collomb a fait trois mandats et les électeurs comprennent qu’il ne peut pas porter le changement nécessaire. Si nous gagnons Lyon et Villeurbanne, nous ne serons pas loin de la présidence de la Métropole. Les planètes s’alignent. En face, ils sont divisés”, se projette Pierre Hémon, conseiller métropolitain EÉLV qui joue les sherpas pour Grégory Doucet.

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