Le préfet Jacques Gérault n’en finit pas d’innover. Désormais, les expulsions de squats et bidonvilles de Roms se font aussi le même jour à la même heure.
A 7h du matin, l’ancienne usine Saint Jean Industries, avenue Viviani à Vénissieux, a été vidé de la centaine d’occupants qui restaient par les forces de l’ordre en tenu d’intervention. A 7h45, commençait l’expulsion du bidonville de l’impasse de Surville (Lyon 7e) où vivaient environ 120 personnes. Manifestement, cette seconde expulsion a surpris les “habitants”. Puisque les policiers sont intervenus alors que des enfants étaient déjà partis à l’école accompagnés de parents.
Autre innovation du dispositif préfectoral : à chaque lieu d’expulsion était affrété un car de police pour conduire les familles avec des enfants vers la plateforme d’accueil de l’association Forum Réfugiés, rue Garibaldi (Lyon 3e). De là, ils ont été réorientés vers des hôtels. Pour trois nuits seulement. Lundi, ils retrouveront la rue. C’est à Forum Réfugiés, via la Ddass que la préfecture a confié cette mission de relogement temporaire à l’hôtel.
“Cette solution n’en est pas une, a commenté Gilberte Renard de l’association CLASSES en charge de la scolarisation des enfants des squats. Si on expulse, au moins que l’on trouve une solution d’hébergement jusqu’à la fin de l’hiver”.
Selon le directeur adjoint de Forum Réfugiés, 88 personnes “parmi les plus fragiles” sont actuellement à l’hôtel. “Mon rôle est de mettre en œuvre et d'appliquer des décisions de justice, quant au volet plus humain de l'affaire, les services sociaux des mairies s'en occupent”, a déclaré le préfet Jacques Gérault en marge d’une conférence de presse. Prévenu seulement hier soir tard par les services du préfet, la Ville de Lyon n’a mis en place, pour l’instant, aucun dispositif particulier.
De nouveaux squats ont déjà été ouverts, notamment sur les communes de Pierre-Bénite et Oullins, qui accueilleront peut-être les familles du bidonville de Surville ou du squat de l’avenue Viviani.
Une fois de plus, ces nouvelles expulsions sans relogement marquent l’échec de la politique du bâton pour éradiquer ces lieux d’habitat indigne (lire à ce sujet article paru dans le mensuel Lyon Capitale de novembre 2009).
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