Deux nouvelles opérations d'expulsion de terrains occupés par des Roms ont eu lieu ce jeudi à Saint-Fons, ce qui porte à 340 le nombre de Roumains remis à la rue cette semaine dans le Grand-Lyon.
A l'aube ce jeudi, une dizaine d'associatifs, membres de Médecins du Monde et du collectif Rroms de Lyon, se sont donnés rendez-vous sur les terrains occupés par des familles de Roms à Saint-Fons. Le terrain dit "de Saint-Gobin" et celui "de la chimie", jouxtant les voies de chemin de fer, abritant quelques baraques, des caravanes et environ deux-cent habitants depuis la mi-mai.
Les Roms y avaient trouvé refuge après avoir été expulsés d'un autre terrain, situé route de Vienne celui-là. Un éternel recommencement pour les Roms à Lyon depuis 30 ans.
Mais à 6h ce matin à l'arrivée de forces de l'ordre, plus aucun Roms ne se trouvaient sur le terrain. "Nous leur avions conseillé de partir avant l'arrivée de la Police", témoigne une militante. Un fonctionnaire de police témoignait après l'opération : "ce n'est pas une population difficile, au contraire. Ils sont très dociles. Nous ne faisons qu'appliquer la loi en les expulsant".
L'évacuation des terrains de Saint-Fons était programmée "en application de deux ordonnances du tribunal de grande instance de Lyon en date du 6 juin 2011 et référé du 26 juillet 2011, (…) à la demande des propriétaires qui avaient requis le concours de la force publique", justifiait la préfecture à 9h30.
Deux expulsions qui portent à trois le nombre d'évacuation de terrains occupés par les Roms dans l'agglomération cette semaine. Après celle du terrain de la rue Marcel Mérieux, mardi matin, à Gerland où 140 personnes ont été contrôlées avant d'être remise à la rue ; 340 personnes dont 140 enfants ont été mis à la rue cette semaine dans la communauté urbaine, "sans aucun point de chute" selon les associations très inquiètes.
"Le préfet du Rhône ne peut pas rester sans rien faire, réagissait Gilberte Renard, membre du collectif Rroms ce matin. Il y a 1000 Roms dans le Grand-Lyon, sur une population totale de 1,4 million d'habitants, on doit pouvoir faire quelque chose". Elle proposait d'organiser une table-ronde en préfecture et de réunir les maires des communes du Grand-Lyon ainsi que les associations. "Je sais bien que les ordres viennent d'en haut, mais c'est une question de volonté politique. Le préfet ne peut pas rester sans rien faire".
"Concernant les squats, nous ne faisons qu'appliquer des décisions de justice. Donc nous n'envisageons aucune réunion sur le sujet", se contentait de répondre la préfecture en fin d'après-midi.