L'éleveur est condamné à quatre mois de prison avec sursis et doit verser 30 000€ aux associations environnementales.
Deux mois après sa comparution devant le tribunal de Valence, un éleveur de brebis drômois accusé d'avoir tué deux vautours protégés a été condamné ce jeudi 7 décembre. Il écope de quatre mois de prison avec sursis, d'une amende de 30 000 euros et s'est vu retirer son permis de chasser.
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Lors du procès, de nombreuses associations environnementales se sont d'ailleurs portées parties civiles. Parmi elles, France nature environnement (FNE) et la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA), qui profiteront de la somme versée par le prévenu.
Des espèces en danger d'extinction
Les deux rapaces tirés par l'éleveur étaient un vautour moine et un gypaète barbu. "Deux espèces dont la survie est loin d’être assurée en France", précise FNE dans un communiqué. En effet, ces espèces de vautours avaient totalement disparues au cours du 20e siècle, avant d'être réintégrées dans les Alpes à partir de 2004. On compterait aujourd'hui "moins de 25 couples de gypaètes et 21 de vautours moine à l’Est de la vallée du Rhône", selon l'association. La réintégration des vautours est donc fragile en France, ces rapaces étant constamment menacés par l'Homme.
"Tirer un vautour c’est ainsi non seulement condamner l’espèce, mais c’est aussi jouer contre son propre territoire"
France nature environnement dans un communiqué
Par ailleurs, les vautours jouent un rôle essentiel dans leur environnement d'habitat, et en particulier auprès des éleveurs. Etant des charognards, ces grands rapaces les aident en les débarrassant des tonnes de carcasses qu'ils laissent derrière eux chaque année. Qui plus est, les vautours sont devenus une réelle attraction touristique. "Tirer un vautour c’est ainsi non seulement condamner l’espèce, mais c’est aussi jouer contre son propre territoire", affirme FNE. Et d'ajouter : "chaque individu représente une valeur patrimoniale inestimable".
Une condamnation exemplaire
Par conséquent, la décision du tribunal de Valence est reçue avec une grande satisfaction par les associations environnementales, lesquelles ne veulent "pas d'impunité pour les délinquants qui détruisent les espèces protégées". Cette condamnation confirme ainsi le sérieux du travail mené par celles-ci et rappelle l'importance de protéger certaines espèces. "Il n’est plus tolérable aujourd’hui de se cacher derrière les vieux mythes de vautours prédateurs, tueurs de brebis", insiste FNE.
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