Un cultivateur de lavande de Grignan, dans la Drôme a décidé d’attaquer le parlement et le conseil de l’Union Européenne pour "violation des droits humains" et "inaction climatique". La cour de justice de l’Union Européenne vient de qualifier de recevable le recours du lavandiculteur.
Subir les outrages parfois peu cléments de la météo a toujours fait partie du travail d’agriculteur. Les années se suivent et ne se ressemblent pas toujours, face aux intempéries. Pourtant depuis une dizaine d’année, Maurice Feschet, un cultivateur de lavandes drômois, constate les dégâts sur ses champs. Pour demander justice, il a décidé de s’allier à dix autres familles, originaire du Portugal, d’Italie, d’Allemagne, de Roumanie, du Kenya et des Îles Fidji, et d’attaquer le parlement ainsi que le conseil de l’Union Européenne pour "violation des droits humains" et "inaction climatique". Une victoire pour ces victimes du climat, puisque leur recours a été considéré comme recevable par la cour de justice de l’UE. Ces dix familles souhaitent avant tout interpeller les pays membres de l’Union Européennes : "Il y a une nouvelle conférence sur le climat en décembre en Pologne et nous en avons assez des vagues promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre", s’insurge l’agriculteur dans les colonnes du Parisien.
De mal en pis
En quelques années, Maurice Feschet a perdu 44% du rendement de ses exploitations, qui sont ont été réduites de 27 hectares à seulement 5. Pour cause, le réchauffement climatique, les pluies diluviennes et le mercure toujours plus élevés. "En cinquante ans, d’après la station météo située près de Montélimar, la température a augmenté de 2,5°C. Et depuis dix ans, nous constatons dans nos champs que les dégâts sont exponentiels", confie Maurice Feschet qui juge les objectifs de l’Europe "trop faibles". Plus que des compensations financières, les dix familles victimes du climat espèrent surtout faire réagir. Présidente de l’ONG Notre affaire à tous, qui défend le recours des familles, Marie Toussaint alerte : "Ces familles nous interpellent et leur exemple prouve qu’à cause du réchauffement climatique, nous aurons bientôt des déplacés environnementaux à l’intérieur même de l’Union Européenne."