Les éboueurs de la métropole de Lyon sont en grève depuis deux semaines. Lundi soir, le président David Kimelfeld a durci le ton évoquant la réquisition "si nécéssaire". La métropole a également saisi les tribunaux pour le déblocage des usines d'incinération.
Face à la grève des éboueurs qui a débuté le 19 mars, le président de la métropole, David Kimelfeld, durcit le ton. Ainsi, dans un communiqué envoyé à la presse, il indique : "Si le mouvement devait durer, je prendrais toutes les mesures nécessaires pour permettre l’organisation du service de la collecte. Vendredi dernier, j’ai fait une proposition particulièrement engagée aux agents de la collecte, à la fois sur les conditions de travail et sur les rémunérations. Si nécessaire, je n’hésiterais pas à recourir à des mesures de réquisition". Par ailleurs, la métropole précise avoir "saisi le tribunal administratif et le tribunal de grande instance afin de permettre le déblocage de l’accès aux usines d’incinération".
Des propositions vendredi dernier
Le ramassage des ordures n'est plus effectué depuis le 19 mars en dehors de Lyon et Villeurbanne où le privé s'en charge. Néanmoins, les rencontres concrètes entre le collectif des éboueurs et la métropole n'ont débuté que la semaine dernière. Le mouvement est parti de la base, sans les syndicats.
Dans un premier temps, la métropole a négocié avec l'intersyndical, qui n'est pas reconnue par une partie des grévistes, et a avancé des mesures destinées à l'ensemble des agents de la métropole et non simplement les éboueurs. Vendredi, David Kimelfeld est allé à la rencontre des grévistes, plusieurs propositions leur ont été faites comme une augmentation de la rémunération entre 82 € et 159 € bruts mensuels, le recrutement de 20 éboueurs au 1er janvier 2019, ainsi qu'un encadrement des possibles collectes avec un seul agent à l'arrière.
La rencontre ce lundi matin entre le collectif et la métropole n'a rien donné selon nos informations. Reste à savoir comment les grévistes vont réagir face à ce durcissement du ton. A partir de mardi, ils devraient être rejoints par des salariés du privé qui ont déposé un préavis, avec une possible interruption des collectes à Lyon et Villeurbanne. Le risque de voir une situation partir dans l'escalade est "présent", selon une source du côté des agents en grève.
Kimelfeld a cru pouvoir jouer comme Macron sur les terres de Collomb !