Eboueurs : ils se rassemblent devant le tribunal pour soutenir leurs collègues

80 éboueurs lyonnais se sont réunis, lundi soir, devant le palais de justice de Lyon pour soutenir 8 de leurs représentants syndicaux assignés au tribunal par Gérard Collomb. Ils veulent étendre leur mouvement à tout le personnel du Grand Lyon jeudi pour faire respecter le droit de grève. Explications.

Ils se sont rendus au siège de la communauté urbaine (Lyon 3e) à 16h30. Une vingtaine d'éboueurs y a distribué des tracts appelant la population à les soutenir en signant une pétition. Ils ont accueilli le président du Grand Lyon aux cris de "Collomb, négociations !". Taxé de "Sarkollomb", le président socialiste du Grand Lyon est accusé de jouer la montre pour retourner l'opinion publique contre les éboueurs. Il a néanmoins serré la main de quelques uns avant de rejoindre le conseil communautaire où l'opposition, via François-Noël Buffet, devait lui faire parvenir une question écrite l'interrogeant sur l'issue de la grève qui affecte les habitants du Grand Lyon depuis sept jours.

29 camions-bennes dégonflés

Armés de drapeaux et de pétards, les éboueurs ont ensuite rejoint le palais de justice rue Servient (Lyon 3e). Leurs 8 délégués syndicaux y étaient assignés à 18h pour "entrave à la liberté de travailler". Gérard Collomb les poursuivait pour avoir dégonflé les pneus de 29 camions-bennes des dépôts de Gerland (Lyon 7e) et Villeurbanne, empêchant ainsi les non grévistes de ramasser les ordures jeudi, vendredi et samedi derniers. Mais au dernier moment, le président du Grand Lyon a retiré retiré son action en justice. Il a expliqué à la presse avoir reçu des assurances des grévistes. Le Grand Lyon s'est dit prêt néanmoins à assigner de nouveau les éboueurs si de tels actes se reproduisaient. Des actions individuelles ont également été envisagées en cas de récidive.

" Collomb veut nous briser "

Rejoints par d'autres grévistes et syndicalistes, les éboueurs se sont enfin retrouvés à 18h devant le palais de justice. Devant 80 personnes environ selon la police, les syndicalistes ont pris tour à tour la parole. "Collomb veut nous briser, sinon il n'aurait pas attendu une semaine de grève, sinon il n'aurait pas dit des calomnies sur nos salaires et nos horaires" a expliqué Armand Creus. Le syndicaliste CGT a demandé aux agents du service public de "montrer qu'ils veulent que la régie publique continue à ramasser les ordures parce qu'elle n'est pas attachée au fric mais à la qualité du service rendu. Pour cela, il faut que la grève tienne, il faut trouver du fric. La CGT vient de lancer une souscription nationale. Il faut aussi faire signer la pétition sur les marchés, à la sortie des métros. L'opinion publique n'est pas contre nous. Au lieu de nous briser, Collomb nous a renforcé !" a terminé le syndicaliste applaudi par les éboueurs et autres syndicalistes du Grand Lyon présents.

" Même Barre et Noir n'ont jamais assigné un syndicaliste en justice "

Devant la salle A du palais de justice où il s'est rendu pour entendre le juge annuler l'audience, Lofti Ben Khelifa a jugé quant à lui "incorrecte politiquement" l'action en justice lancée par le maire. "Même Raymond Barre et Michel Noir n'ont jamais assigné un syndicaliste en justice" a déploré le délégué intersyndical qui a rappelé que les syndicats étaient "dépositaires du préavis de grève mais en aucun ils n'ont appelé à entraver le travail. Si le Grand Lyon a des preuves qu'il dépose plainte ou bien qu'il arrête de diffamer. Je trouve dommage que par manque de communication, on en arrive à cette extrémité". Lofti Ben Khelifa a terminé en regrettant que le dossier soit piloté par le directeur de la propreté qui souhaite "le pourrissement du conflit et la provocation en montant les non grévistes contre les grévistes".

Ce lundi, les grévistes ont estimé à 60 à 70% la proportion de grévistes parmi les éboueurs. Les syndicats ont déposé un troisième préavis de grève pour le 22 mars, jeudi prochain, appelant l'ensemble du personnel du Grand Lyon à se mettre en grève pour le respect du droit de grève et pour demander l'amélioration des conditions de travail des agents du Grand Lyon.

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