Comme pour les produits électroménagers, une nouvelle contribution écologique a été mise en place depuis le 1er mai pour les meubles, sièges et autres produits de literie. Une mesure censée favoriser le recyclage dans ce secteur, mais qui est loin de faire l'unanimité du côté des vendeurs de meubles lyonnais.
1,7 million. C'est, en tonnes, le poids des produits mobiliers qui arrivent chaque année en fin de vie en France. L'entrée en vigueur de l'écotaxe a pour but de réduire cette proportion et de financer la filière recyclage des déchets d'éléments d'ameublement (DEA), à l'image de l'éco-participation existant pour les produits ménagers.
Le client devra maintenant payer 80 centimes d'euros d'éco-participation pour une chaise de prix standard, et 8 euros pour un meuble en bois à 1000-1200€. Le principal acteur concerné ? Eco-mobilier. Se définissant lui-même comme un "éco-organisme à but non lucratif", on trouve parmi ses actionnaires des enseignes telles Ikea, But, Conforama, ou encore le Groupe Parisot. Selon ses propres estimations, l'organisme espère percevoir 85 millions d'euros en 2013 avec l'éco-participation. Un optimisme qui contraste avec celui des vendeurs de meubles lyonnais.
Une "semelle de plomb" pour les vendeurs de meubles
Pour cet employé du magasin ASV (Lyon 1er), l'éco-participation est une "semelle de plomb" : changement de logiciel pour son calcul, nouvel étiquetage obligatoire devant préciser le montant sur chaque produit. L'écotaxe ne rime pour l'instant qu'avec "perte de temps" pour cette entreprise d'ameublement. C'est aussi l'avis de Mlle Peyronnet, employée au service administratif de Calligaris (Lyon 3e). "On a dû refaire tous nos baux de commande et recalculer nos 8 000 références d'articles. C'est un travail assez important par rapport à notre catalogue", explique-t-elle. Et la jeune femme de s'interroger : "C'est pour l'écologie, pour polluer moins, mais est-ce que cette mesure va réellement marcher ?"
Un "manque de communication" auprès du grand public
Une grande partie des vendeurs interrogés s'inquiètent de la réaction des clients face à cette nouvelle taxe. M. Lepine, directeur de l'Espace Ferano (Lyon 9e), fait partie de ceux-là. "En plus du prix d'un meuble, je ne me vois pas faire payer plusieurs euros d'écotaxe à mes clients", précise-t-il. Et d'ajouter : "Cette participation va être à la charge du commerçant". Mme Provence, employée au magasin Ioma Vaise (Lyon 9e), regrette le "manque" de communication autour de cette taxe, auprès du grand public. Elle n'oublie pas non plus de pointer la "complexité" du système de calcul de la nouvelle taxe. L'éco-participation varie en fonction du poids du meuble, mais aussi selon les matériaux utilisés. Mme Provence précise : "Quand le client achètera une chaise en métal ou une chaise en bois massif, l'écotaxe ne sera pas la même".