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Éducation : aider son ado à retrouver un équilibre alimentaire

Avec le confinement ou le travail en distanciel depuis le début de la crise sanitaire, les habitudes alimentaires des plus jeunes ont changé. Une sorte d’anarchie dans la manière de se nourrir s’est installée, entraînant chez certains une prise de poids. Comment aider son ado à redresser la barre ?

Selon une étude Ifop*, dès les premiers mois, le confinement a favorisé une prise de poids chez une majorité des Français (57 %). Les adolescents, notamment les étudiants encore confinés partiellement à la maison, sont davantage touchés. “Pendant le premier confinement, je me suis mise à beaucoup grignoter, reconnaît Soline, 14 ans. Je m’ennuyais, c’était vraiment difficile de travailler, mes parents étaient stressés… Résultat, j’ai pris 5 kilos, que je n’ai toujours pas perdus…” En effet, avec le début de la pandémie, les jeunes ont vu leurs repères voler en éclats. Les cadres scolaires et familiaux ont été bouleversés, leurs habitudes sociales aussi. Ils se sont retrouvés dans une situation extrêmement anxiogène, qui perdure encore aujourd’hui. Outre le stress lié aux situations sanitaire et économique, certains doivent gérer l’incertitude face à leurs futurs examens et concours, d’autres se sentent en grande insécurité vis-à-vis de leur avenir professionnel…  

“Certains jeunes que je vois en consultation restent allongés presque toute la journée, grignotant à toute heure, ne faisant plus de vrais repas”


La fin, ou presque, des repas partagés

Les rythmes de vie ayant été chamboulés, les mauvaises habitudes alimentaires ont suivi. “Avant la crise sanitaire, nous étions cadencés par un rythme économique de sortie et de retour à la maison, avec le plus souvent une habitude de repas partagé pour le déjeuner. C’était l’occasion de conversations conviviales : on va manger où ? On retrouve qui ? Même si les collégiens et lycéens ont encore accès à la cantine, pour les étudiants, c’est plus compliqué. Il y a une vraie rupture sociale”, souligne Isabelle Darnis, nutritionniste formée à la psychologie des enfants et des adolescents, spécialisée dans l’alimentation positive. Et c’est encore plus difficile pour ceux qui viennent d’intégrer leur première année d’école ou de faculté, et qui n’ont pas eu le loisir de se faire des connaissances, la plupart des animations et festivités d’intégration ayant été annulées… Avec pour résultat un isolement, peu propice à une bonne hygiène alimentaire.

Une hygiène de vie en berne

Par ailleurs, le fait d’être beaucoup chez soi, que ce soit pendant le confinement ou pour suivre sa scolarité en distanciel, même une semaine sur deux, favorise grandement le grignotage. “Être en stress, se sentir seul, tourner en rond, se trouver à proximité du frigo, regarder davantage la télé avec de nombreuses publicités pour des produits gras et sucrés sans aucun intérêt nutritionnel… Tout cela incite les jeunes au grignotage, prévient Isabelle Darnis. Si faire le plein de sucre diminue l’ennui et le stress à court terme, cela s’avère être une stratégie maladroite et vouée à l’échec à long terme. Car le problème de fond n’est pas résolu : le jeune est toujours stressé, et il rentre dans un véritable cercle vicieux. Avec le risque que de mauvaises habitudes alimentaires s’installent durablement, de même qu’une addiction possible au sucre.”

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