EHPAD
Photo d’illustration d’EHPAD ©Tim Douet

EHPAD à Lyon : une grève pour dénoncer les conditions de travail

Ce mercredi, une trentaine de salariés de la résidence pour personnes âgées Marius Bertrand s'est rassemblée à 14 heures pour dénoncer leurs conditions de travail et les remplacements "à minima" pour combler les absences pour maladies ou jour de repos. Lors de la dernière réunion entre les agents et la direction du Centre communal d'action sociale (CCAS), cette dernière aurait mis le feu aux poudres en parlant d'un "manque de professionnalisme" de la part des agents.

Chaque aide soignante à la résidence pour personnes âgées Marius Bertrand, la plus grosse des cinq structures de Lyon avec 90 lits, doit assurer quotidiennement entre 14 et 17 toilettes de personnes âgées. "Si on estime qu'une toilette dure trente minute en moyenne, cette tâche représente sept heures de travail sans pause, sachant que les aides soignantes doivent également descendre, puis remonter les résidents pour le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter puis le dîner. Avec si peu de moyens, il n'est pas possible de faire du bon boulot, surtout que Marius Bertrand, c'est 2000 m2 de couloir. Les gens courent, sont épuisés, mais ne sont pas entendus. C'est de la malveillance de la part de la direction" indique Richard Delauzun, secrétaire général CGT des agents municipaux à la ville de Lyon. Des charges de travail à même de provoquer la colère des représentants syndicaux lorsque la direction aurait fait mention d'un "manque de professionnalisme" de la part des agents de l'EPHAD plutôt que de "remettre en question leurs conditions de travail".

Peu de moyens pour assurer les remplacements

Face à ce rythme quotidien, subit également par les agents d'entretiens qui chaque jour doivent assurer le nettoyage de 20 chambres chacun, les effectifs s’épuisent et les absences pour arrêt maladie se font de plus en plus nombreuses et fréquentes. "Depuis le mois de juin dernier, l'enveloppe intérimaire de 400 000 euros qui permet de remplacer le taux d'absentéisme est épuisé, donc la direction, le CCAS ainsi que la mairie -et non la directrice de l'EHPAD- remplacent les absences à minima avec des intérimaires qui font des journées plus courtes. Cela amène à des situations où, par exemple, lorsqu'un agent d'entretien est absent, ceux qui sont présents doivent se répartir les 20 chambres de cette personne en plus des 20 qu'ils ont chacun à faire. Tout cela dégrade considérablement le soin apporté aux personnes âgées", poursuit Richard Delauzun.

Pas de solution du côté de la Ville

Il y a un mois, la direction a accepté de rencontrer les représentants des salariés de l'EPHAD, sans pour autant que des solutions ne soient apportées. "Le maire ne veut pas augmenter les impôts pour créer plus de postes, mais il ne se rend pas compte que la situation actuelle coûte déjà très cher. Faire appel à des intérimaires est coûteux et il est évident que si les conditions de travail restent les mêmes, les absences pour arrêt maladie, qui ont un coût pour la collectivité, ne vont pas diminuer" estime-t-il. Si ce mercredi est une journée de grève, les salariés de Marius Bertrand assureront leur service, ne souhaitant pas pénaliser les résidents de la maison de retraite. Face à leur rassemblement cet après-midi, de nouveaux échanges avec la direction devraient être planifiés.

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