A croire que Thierry Ehrmann ne sait pas conclure une affaire sans la porter devant le juge. Sur la dernière décennie, le Groupe Serveur et Artprice ont fait des procès à quasiment toutes les sociétés avec lesquelles elles entretenaient des relations économiques. Ainsi va la vie des affaires. Certes, mais dans le cas des sociétés de Thierry Ehrmann, cette manie procédurière est en passe de se convertir en véritable business-model. Lorsqu'on observe la réalité des chiffres sur certaines années, les résultats économiques avancés sont dus à des procès remportés ou à des facturations internes sans lien véritable avec ce qui fonde le cœur de métier du groupe. C'est un peu comme si un épicier réalisait son bénéfice grâce à un procès gagné contre un client plutôt que sur les briques de lait vendues.
C'est le cas par exemple en 2005 quand Artprice affiche fièrement un résultat net de plus de 2 millions d'euros. En réalité, la moitié de ce résultat provient de l'abandon d'une créance du Groupe Serveur au profit de sa filiale Artprice. Et l'autre moitié de la condamnation de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild (CFER) à verser 1,225 million d'euros à Artprice en raison d'une mauvaise gestion de placements. Artprice devra cependant rendre l'argent selon une décision de la Cour d'Appel. Somme gagnée, puis perdue, elle sera néanmoins partiellement compensée par les 500 000 euros remportés à la barre d'un procès gagné contre Jet Mulimédia. Jamais l'expression passer par pertes et profits n'aura aussi bien convenu à ce jeu de yo-yo comptable.
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Thierry Ehrmann écrit à Lyon Capitale
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