Les élections de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne se tiennent en ce moment. Un seul candidat. Et un taux d'abstention dépassant les 80%.
Comme en 2016, il n'y aura pas de suspense. Comme en 2016, un seul candidat s'est déclaré pour la présidence de la CCI de Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne. Comme en 2016, la CPME (ex-CGPME) et le Medef ont décidé de faire liste commune autour d'un projet commun.
Philippe Valentin, entrepreneur dans le bâtiment et actuel président de la CCI, rempile donc pour un nouveau mandat.
"On est la seule liste. On n'est pas à l'Africaine, mais on se la fait entre nous." sourit François Turcas, le président de la CPME du Rhône. "C'est une liste unique dans l'intérêt de l'économie locale" ajoute Gilles Courteix, président du Medef Lyon-Rhône
80% d'abstention
En 2010, la CGPME et le Medef s'étaient opposés dans une lutte fratricide (37 sièges pour la CGPME, 23 Medef). Depuis, les deux organisations patronales ont mis de l'eau dans leur vin et tourné la page.
L'enjeu est celui de la la participation. L'élection consulaire intéresse peu les chefs d'entreprise. En 2010, le taux de participation n'avait pas dépassé la barre des 20% (19,7% précisément). En 2016, il était tombé à 17%. Vu sous l'angle de l'abstention, on est au-delà de 80%.
"Tous les services, y compris le président, ont mouillé la chemise. Il faut cesser de critiquer la CCI, il faut voter, il faut qu'il y ait une sorte de reconnaissance !"
François Turcas, président de la CPME du Rhône
Ce qui a le don de faire sortir François Turcas de ses gonds. "40 000 entreprises ont eu affaire à la CCI depuis les dix-huit mois de crise. Tous les services, y compris le président, ont mouillé la chemise. Il faut cesser de critiquer la CCI, il faut voter, il faut qu'il y ait une sorte de reconnaissance !, gronde François Turcas. Je demande un retour de bienveillance des chefs d'entreprise qui ont eu de bons retours de la CCI pour dire 'Oui, la CCI a été efficace !'. A un moment donné, il faut se mettre en responsabilité. Il faut qu'il y ait un acte de foi. Ce n'est pas normal qu'on n'ait pas une reconnaissance du ventre, c'est-à-dire des entreprises !".
537 communes, 150 000 établissements, plus d'un million d'emplois, soit 34 % du poids économique du territoire.
La CCI de Lyon Métropole Saint Etienne Roanne
Le Medef ne dit pas autre chose. Le président de la CCI Philippe Valentin non plus. "Les élections, c'est un focus mais ce qui est important, c'est de dire 'si vous êtes satisfait de ce que fait pour vous la CCI, venez voter!'"
En cette période de crise économique due au coronavirus, la CCI, dont le grand public ne connaît pas forcément le rôle, retrouve pleinement sa légitimité, à savoir d'accompagner les entreprises et leur permettre de développer leur activité.
Baisse des subsides de l'Etat
La CCI de Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne est la plus grande CCI territoriale de France (la CCI Ile-de-France étant considérée comme une CCI régionale) : elle couvre 537 communes des départements du Rhône et de la Loire. Elle accompagne les entreprises de l'industrie, du commerce et des services qui représentent plus de 150 000 établissements et plus d'un million d'emplois, soit 34 % du poids économique du territoire.
"s'il y a un message à véhiculer, c'est que la transformation de la CCI se fait 'au service de' ".
Philippe Valentin, président de la CCI de Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne
Avec un budget de 34,3 millions d'euros, répartis pour 17,638 M€ de fonds propres (chiffre d'affaires et subventions) et 16,655 M€ de ressources fiscales, la CCI est confrontée au désengagement progressif de l'Etat. Depuis 2015, la CCI a perdu 75% de ses ressources soit la moitié de son chiffre d'affaires.
Pour couronner le tout, la crise du coronavirus a entraîné une chute des subsides issues notamment des dividendes de l’aéroport (8,7 millions d'euros) et d'Eurexpo (entre 500 000 et 1 million d'euros). Face à la réduction de ses ressources, la CCI a redéfini ses misions et sa transformation dès le mandat précédent. Philippe Valentin a continué sur la lancée : "nous avons travaillé sur tout pour faire des économies. Nous avons d'abord réalisé des valorisations immobilières, nous avons aussi considérablement réduit les frais généraux... La problématique de la masse salariale (400 personnes) se posait mais c'est le dernier poste auquel nous voulions toucher." 100 départs ont aujourd'hui été actés , "ça a été fait avec beaucoup d'accompagnement".
Campus sécurité à la place de l'EM Lyon
Trois gros projets structurants ont été annoncés par le président-candidat, donc celui du campus sécurité (et cybersécurité), à Ecully. La CCI prévoit de transformer l'ancien terrain de l'EM Lyon (qui déménage à Gerland) pour en faire "un pôle sécuritaire hors norme, une structure qui n’existe, ni en France, ni en Europe".
Lire aussi : EM Lyon : la direction dévoile ses ambitions et sa stratégie
Pour ce prochain mandat, l'idée est de continuer la stratégie de changement de modèle de la CCI. Pour Philippe Valentin, "s'il y a un message à véhiculer, c'est que la transformation de la CCI se fait 'au service de' ".
Sur le même sujet, les "6 minutes chrono", l'émission quotidienne de Lyon Capitale :
L'appel aux TPE du président du tribunal de commerce de Lyon
"Les entreprises font face à un manque de salariés" alerte le président de la CCI de Lyon
"........Je demande un retour de bienveillance des chefs d'entreprise qui ont eu de bons retours de la CCI pour dire 'Oui, la CCI a été efficace !'..........."
Peut-être que justement les 80% qui ne votent pas, n'ont pas de "bons retours" et que la CCI représente juste "des taxes en +" ?
Quant à une seule liste... vous imaginez une autre liste alors qu'il n'y a aucun appel général auprès des chefs d'entreprises pour avoir d'autres candidats ? Ils font tout "entre eux et pour eux". Qu'ils assument à force de faire des murs.
Tout à fait d'accord avec Abolition de la monnaie.
La CCI a aidé 40 000 entreprises ??? Pourquoi pas 400 000 ??? Tant qu'à raconter n'importe quoi autant y aller franchement. De toute façon personne ne vérifiera.
Étonnamment peu de chefs d'entreprises s'en souviennent. En revanche ils se souviennent des taxes prélevées !
La CCI ne vit pratiquement que de taxes. La taxe pour frais de chambre en est une bonne partie. Et le reste essentiellement des subventions des collectivités locales (Métropole, Région....) pour financer des programmes dont on ne voit jamais les résultats. Donc encore de l'argent provenant de taxes ! La richesse produite réellement par la CCI est infime.
Ce n'est qu'une organisation de l'entre-soi comme le montre une nouvelle fois cette élection. On se partage les postes, tu me laisses la CCI, je te laisse le tribunal de commerce....ou autre.
Pas étonnant que les entreprises ne s'y retrouvent pas et s'abstiennent massivement.