Élections à Lyon : qui est Andréa Kotarac (RN) ?

Dans le terreau local lyonnais peu favorable au RN, Andréa Kotarac espère passer de deux à pas loin de dix élus au conseil métropolitain. Et pourquoi pas prendre une ville comme Givors avec son ami de faculté Antoine Mellies.

De ses dix ans à La France insoumise, il a gardé son écharpe rouge. Il est le premier à avoir “franchi la frontière”, selon ses mots, et explique avoir ouvert la voie à d’autres insoumis. Un positionnement opportun pour le RN qui a changé son nom pour devenir un “parti de rassemblement” au-delà de l’extrême droite. Dès son ralliement en pleine campagne européenne en 2019, Kotarac, prise de guerre, est propulsé sur les tribunes aux côtés de Marine Le Pen. Son départ a renforcé la théorie de l’alliance des extrêmes.

Des rouges bruns. Celle de l’éventail politique se rejoignant par les deux bouts. L’ancien insoumis assure “ne pas avoir changé”. “Je suis toujours un homme de gauche, c’est La France insoumise qui a changé”, répète-t-il à l’envi. Né en Haute-Savoie d’un père serbe et d’une mère iranienne, il s’engage en politique en 2006 au moment des manifestations contre le CPE. Puis il lance le Front de gauche avec Jean-Luc Mélenchon. En 2012, il devient coresponsable des jeunes lors de la campagne présidentielle. Le fondateur de La France insoumise tape à l’époque à bras raccourci sur le FN. “C’était Front contre Front. Mais moi je préfère la campagne de 2017 où Mélenchon n’a plus prononcé les mots droite et gauche. On a retiré les drapeaux avec la faucille et le marteau et substitué La Marseillaise à L’Internationale. C’était fondateur. On parlait à tous les Français”, explique aujourd’hui le candidat frontiste.

La ligne souverainiste

Lors de la défaite au premier tour de la présidentielle en 2017, il n’apprécie pas l’appel au “front républicain”. Première rupture : “Ce front aboutit toujours à mettre des libéraux au pouvoir pour qu’ils cassent tout.” La fracture définitive a lieu avant les européennes, donc. Les tenants de la ligne souverainiste de La France insoumise quittent le navire. Andréa Kotarac aussi, mais lui, contrairement aux autres, opte pour le RN.

Un choix qui intervient après un voyage à Yalta dans une conférence pro-Poutine où il sympathise avec les émissaires de Marine Le Pen : “C’était comme un saut dans le vide. J’ai agi par véritable conviction parce que j’ai tout perdu là-dedans. Des amis, mon mandat.” Elliott Aubin, son ancien camarade, réfute la thèse de la vanne ouverte entre les deux Fronts : “Il est parti tout seul. Il n’a pas construit un réseau d’anciens de LFI au FN. Il s’est seulement égaré et vendu par opportunisme. Dire qu’on a changé et pas lui, c’est de la com’ parce que tout nous oppose au RN. Avant ça, en interne, on ne l’a jamais entendu se battre pour sa ligne. Pourtant, c’est ça la vie d’un parti.” En 2014, les deux hommes avaient dressé une lourde charge contre le FN dans un article intitulé “La machine infernale”. Une machine dont Andrea Kotarac est aujourd’hui le nouveau leader dans la métropole.

• Andréa Kotarac, 30 ans

• Né à Evian

• Master en droit public international

• Rejoint le Front de gauche en 2008

• Juriste à Vénissieux entre 2014 et 2016

• Élu régional de 2015 à 2019.

• Quitte son mandat en 2019 après avoir rejoint le Rassemblement national.

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