Hégémonique en 2017, La République en marche dévisse depuis. À l’Assemblée nationale, le groupe majoritaire se délite. À Lyon, comme dans toutes les grandes villes de la région, En Marche a été désavoué par les électeurs. Pour les régionales de juin prochain, la majorité présidentielle a investi Bruno Bonnell, le seul candidat que le parti estime capable de dépasser les 10 %.
Bruno Bonnell, député LREM de Villeurbanne, a enlevé une belle épine du pied du parti présidentiel en se proposant d’aller défier Laurent Wauquiez (LR), candidat à sa succession à la tête du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. La République en marche avait reçu quelques offres de service pas vraiment enthousiasmantes et redoutait de ne pas s’inviter au cœur des débats dans la deuxième région de France. La présence de Laurent Wauquiez et de Najat Vallaud-Belkacem (PS) garantit une couverture médiatique nationale du scrutin régional qui aura lieu en juin prochain si le contexte sanitaire le permet. LREM devait donc impérativement trouver un candidat capable d’exister face à des rivaux qui font des régionales un tremplin pour la présidentielle de 2022. “Cette campagne devrait être basée sur celui qui parle le plus fort, celui qui est le plus identifié dans les médias nationaux. Ce sera une campagne très nationale. Sur ces points-là, Bruno Bonnell est le meilleur candidat que nous avions. C’est un chef d’entreprise reconnu et la relance économique sera un axe important en juin. Il ne sera pas impressionné quand il se retrouvera face à Laurent Wauquiez. Et puis ce serait intéressant qu’il retrouve Najat Vallaud-Belkacem qu’il a battue aux législatives de 2017. Ça peut même la faire hésiter. Nous n’avions à ce stade pas de meilleurs candidats”, développe un cadre régional qui soutient la candidature du député de Villeurbanne.
Objectifs revus à la baisse
Il y a un peu plus d’un an, La République en marche s’imaginait devoir trancher entre deux de ses ministres : Oliver Véran et Olivier Dussopt. Le premier gère l’épidémie de Covid-19 depuis le ministère de la Santé et un départ pour se lancer dans une campagne électorale serait mal vu après l’épisode Agnès Buzyn. Le second, ministre des Comptes publics, ne semble plus aussi intéressé. En un an, LREM a revu ses ambitions à la baisse. “Nous pensions pouvoir gagner la région. L’objectif aujourd’hui, c’est de doubler le nombre d’élus de notre groupe”, glisse un élu de la majorité présidentielle. La barre n’est pas trop haute. LREM s’appuie actuellement sur un groupe de six élus au conseil régional. “Je peux comprendre que la magie n’opère pas. Nous sommes le parti du gouvernement d’un pays qui vit une crise sanitaire qui ne s’estompe pas et impose de prendre des mesures impopulaires. Sur les élections locales, les électeurs se lâchent. La séquence régionale va être difficile pour nous”, admet un cadre LREM.
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